
OVH profite du marché de la dette avant d'éventuellement ouvrir son capital
OVH apporte de la nouveauté sur un marché de l’EuroPP jusque-là dominé par les groupes d’agroalimentaire ou d’immobilier. Numéro trois mondial des data centers, la société fondée en 1999 par Octave Klaba et sa famille a levé 107 millions d’euros grâce à un EuroPP à 6 ans, 7 ans et 8 ans. Non cotés, les titres ont été placés auprès de cinq investisseurs, dont un qui a pris à lui seul plus de la moitié de la somme. L’EuroPP est couplé avec un crédit syndiqué de 160 millions d’euro.
«La maturité moyenne de ce financement est de 6 ans ce qui nous donne une plus grande visibilité que notre premier crédit syndiqué» de 2013, explique Nicolas Boyer, le directeur financier d’OVH.
«C’est un nouveau secteur pour l’EuroPP ce qui a nécessité des efforts importants de la part de la société pour expliquer son profil et du côté des investisseurs pour appréhender la logique d’OVH et de son métier», reconnaît Benoite Armand-Pieyre, managing director à la Société Générale qui a arrangé l’EuroPP avec le Crédit Agricole.
Garantie et pari passu entre banques et obligataires, la structure prend la place du crédit syndiqué qui a financé 200 millions d’euros d’investissements en deux ans. Cette fois, le groupe veut aller plus loin. «Nous avons défini un programme d’investissements de 400 millions sur trois ans. Pour cela, nous avions besoin de 250 millions de financement, ce qui devenait relativement lourd pour notre pool bancaire», indique Nicolas Boyer. L’hébergeur de sites internet, qui compte 17 data centers dans le monde, souhaite accélérer son développement à l’international. En 2014, son chiffre d’affaires s’élèvera à 230 millions d’euros, 20% de plus qu’en 2013.
A moyen terme, le capital du groupe, toujours entre les mains de la famille Klaba, pourrait se révéler inapproprié. «Cela fait plusieurs années que l’on dit que la structure de capital va atteindre ses limites. Mais pour autant ces opérations de levées de dette successives nous prouvent le contraire», répond Nicolas Boyer. Le directeur financier reconnaît néanmoins «des réflexions sur l’intérêt d’une introduction en Bourse, qui pourrait avoir du sens, si nous souhaitons encore accélérer et augmenter notre visibilité sur les marchés. Mais nous n’avons pas franchi le pas et nous ne savons pas si nous le franchirons».
Pour se préparer à cette éventualité, ou à d’autres opérations de financement, OVH travaille au passage de ses comptes aux normes IFRS.
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