
Nokia offre une belle sortie aux actionnaires de Withings

Nokia a jeté son dévolu sur Withings. A la recherche depuis plusieurs mois d’une activité dans les objets connectés et les solutions de santé personnelle (pèse-personnes, tensiomètres, capteurs d’activité…), le groupe finlandais va racheter la société française Withings pour un montant de 170 millions d’euros. S’il n’a jamais été publié, le chiffre d’affaires de Withings avoisinerait les 100 millions d’euros. «La valorisation reflète les revenus générés mais également le potentiel des produits en développement ainsi que le portefeuille de brevets de la société», indique Benoist Grossmann, managing partners d’Idinvest, l’un des quatre fonds actionnaires de Withings avec Ventech, 360 Capital et Bpifrance.
«En ayant atteint cette taille, la société avait changé de compétiteurs et se retrouvait face à des groupes comme Philips ou Samsung. Dans ce contexte, la question était alors de savoir s’il fallait lever des capitaux supplémentaires ou se rapprocher d’un industriel», explique Jean Bourcereau, associé de Ventech.
L’idée d’une introduction en Bourse a été sérieusement étudiée. Mais la taille de la société était encore jugée trop petite pour intégrer dans de bonnes conditions la Bourse américaine. Quant à la Place de Paris, des doutes subsistaient sur sa capacité à correctement valoriser une telle activité.
«Un nouveau tour de financement était envisageable mais la qualité de la proposition de Nokia, qui souhaite faire de Withings sa tête de pont dans la santé digitale, l’a emporté», relate Benoist Grossmann. La société sera intégrée à Nokia Technologies, la division dédiée à la gestion des brevets et des activités innovantes, pour en devenir le fer de lance dans la santé digitale. Ce segment sera piloté par Cédric Hutchings, cofondateur de Withings avec Eric Carreel.
Nokia offre ainsi une belle porte de sortie aux actionnaires. Premier fonds de venture à avoir cru dans Withings, avec une mise initiale de 3 millions d’euros en 2010, Ventech est entré sur la base d’une valorisation de l’ordre de 12 millions d’euros. Les trois autres actionnaires, arrivés sur le dossier mi-2013 à l’occasion d’une levée de fonds complémentaire de 23,5 millions, font aussi une bonne affaire. Idinvest, qui avait engagé 6 millions d’euros, dégage par exemple un TRI de 50%. Le management et les fondateurs détenaient encore 51% du capital. Les vendeurs étaient conseillés par Qatalyst Partners et Weil Gotshal.
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