
Microsoft signe avec Activision Blizzard le « deal du siècle » dans les jeux vidéo

C’est une acquisition historique pour l’industrie du jeu vidéo. Microsoft a annoncé mardi qu’il allait racheter l'éditeur de jeux vidéos Activision Blizzard pour 68,7 milliards de dollars (59,5 milliards d’euros) en numéraire. Ce sont ainsi deux des plus gros acteurs du secteur qui s’unissent pour créer le numéro trois des jeux vidéo.
Le directeur général d’Activision Bobby Kotick sera maintenu à ses fonctions, a indiqué Microsoft.
Microsoft va débourser 95 dollars par action, soit une prime de 45% par rapport au cours de clôture du titre Activision à la clôture à Wall Street vendredi. Ce qui est très généreux. Mais pas forcément trop cher payé par Microsoft : « Le contenu est la clé pour réussir sur le secteur aujourd’hui et surtout demain. Mais ce montant ne nous semble pas excessif, il est au niveau du plus haut historique connu de la société. On est sur des multiples du même ordre dans ce secteur », indique à L’Agefi Charles-Louis Planade, analyste jeux vidéo chez Midcap Partners. D’autant qu’avec la pandémie de Covid-19 et les mesures de confinement instaurées, la demande mondiale pour les jeux vidéo a bondi.
A Wall Street, l’action Microsoft perdait 1,47%, à 305,7 dollars, et Activision Blizzard bondissait de près de 28%, à 83,65 dollars. A la Bourse de Paris, Ubisoft, le concurrent français d’Activision Blizzard, bondit de 7,50% à 48,47 euros.
La firme de Redmond met ainsi la main sur un éditeur de jeux vidéos historique, fondé en 1979, qui édite certaines des franchises les plus connues dans le monde, telles Candy Crush, Guitar Hero, Skylanders et Destiny. Il s’est aussi fait une place dans le jeu mobile : l’édition vidéo de sa franchise Candy Crush, lancée en Chine en décembre 2020, avait atteint en quelques jours le top des titres les plus téléchargés.
De fait, les franchises sont devenues un des segments les plus rentables pour Activision. En 2020, il représentait 55% du résultat d’exploitation de la firme en 2020.
Microsoft sur tous les maillons
En acquérant Activision et ses franchises populaires, Microsoft va pouvoir étendre ses propres offres avec sa console Xbox. Il pèsera aussi davantage face à son rival japonais Sony et sa console Playstation, alors que Sony bénéficie depuis des années d’un flux plus régulier de jeux exclusifs.
Activision connaît déjà bien Xbox. Sa principale franchise, Call of Duty, est devenue connue en bonne partie grâce à la plateforme en ligne Xbox Live, qui permet aux joueurs de se connecter pour des matches multijoueurs.
Avec Activision, Microsoft sera donc présent sur les différents maillons de la chaîne : édition de jeux vidéos, distribution avec sa plateforme et sa Xbox, et stockage en ligne via son service de cloud Azure. Lequel lui a déjà permis de lancer son propre service de cloud gaming (plateforme de jeux vidéos à la demande), GamePass, « Microsoft est déjà le leader dans le secteur du cloud gaming avec le succès de sa plateforme GamePass », indique Charles-Louis Planade.
Cette opération intervient quelques jours seulement après l’annonce du rachat de Zynga par Take Two.
Plus d'articles du même thème
-
New Alpha reste finalement dans le giron de La Française
Alors que la banque Caurus Partners avait été mandatée pour étudier la cession de New Alpha Asset Management, la société, qui totalise 3,8 milliards d’euros d’encours, reste finalement dans le giron de La Française. -
Safran avance dans son marathon réglementaire lié à la reprise de Collins
Le gendarme britannique de la concurrence estime que les concessions fournies par le groupe français pourraient suffire à apaiser ses craintes. -
Andbank entre au capital d’une boutique espagnole de private equity
L'opération vient d'être autorisée par les régulateurs.
Sujets d'actualité
ETF à la Une
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions