LVMH alimente la spéculation autour de Tod’s

François Schott et Julien Marion, Agefi-Dow Jones
LVMH Louis Vuitton luxe
Louis Vuitton, siège à Paris  -  RK.

LVMH poursuit ses emplettes dans le secteur du luxe. Le numéro un mondial du luxe va renforcer sa participation dans le chausseur italien Tod’s, passant de 3,2% à 10% du capital, moyennant un investissement de 75 millions d’euros.

Le groupe de Bernard Arnault a signé un accord pour acquérir 2,25 millions d’actions Tod’s à un prix unitaire de 33,1 euros auprès du président et propriétaire du groupe italien, Diego Della Valle. Cette transaction « pourrait représenter une excellente raison d’envisager d’autres opportunités à l’avenir », a commenté dans un communiqué Diego Della Valle, qui détiendra encore 63,64% du groupe à l’issue de l’opération.

L’action Tod’s bondit de près de 10% vendredi à la Bourse de Milan, bien au-delà du prix d’acquisition, signe que les investisseurs anticipent d’autres mouvements de la part du groupe français.

Un timing qui interroge

Ces annonces pourraient alimenter les spéculations sur une poursuite de la montée de LVMH au capital du groupe italien, indique Jefferies. La banque note toutefois que le moment choisi n’est pas le plus opportun, alors que l’action Tod’s avait déjà enregistré une hausse de plus de 20% depuis le début de l’année.

Pour les analystes Citi, cette montée de LVMH au capital pourrait faciliter un retrait de la cote de Tod’s, dont le capital flottant n’est plus que de 300 millions d’euros, et permettre un redressement de la marque, en perte de vitesse ces dernières années. « L’exécution d’un redressement de marque dans le secteur du luxe n’est pas toujours compatible avec une cotation en Bourse, compte tenu des attentes élevées du marché en matière de livraison et de la volatilité des résultats trimestriels », indique la banque.

Une activité en décroissance

Les ventes de Tod’s ont reculé au cours des trois dernières années, alors que le groupe peine à capter la croissance du secteur, notamment en Asie, et à renouveler sa clientèle. En 2020, la société a vu ses ventes chuter de 30%, à 637 millions d’euros, et a accusé une perte nette de 73,2 millions d’euros.

En renforçant aujourd’hui sa participation et sa relation avec la famille fondatrice de Tod’s, LVMH pourrait dissuader d’autres acteurs de s’intéresser au groupe italien, complète Bryan Garnier. « LVMH signifie aux autres investisseurs potentiels qu’il ne laissera personne d’autre que lui se pencher sur la marque », indique la banque d’investissement.

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