
Les PDG sont de plus en plus choisis à l’international

La chasse aux PDG s’intensifie ! Plus que jamais, les grandes entreprises mondiales recherchent leur patron en externe et à l’international, selon la quatrième édition de l’étude bisannuelle de Heidrick & Struggles, comparant les profils des PDG des 100 premières entreprises cotées en France, au Royaume-Uni, en Allemagne et aux Etats-Unis.
Désormais, 30% de ces sociétés recrutent leur dirigeant en dehors de l’entreprise, contre 24% en 2013. Une évolution tirée par la France, avec seulement 48% des PDG recrutés en 2016 venant de l’interne, contre 64% l’année précédente. Ce qui peut notamment s’expliquer par l’absence de plan de succession… En revanche, les sociétés américaines trouvent encore 85% de leur patron en leur sein.
Parallèlement, la recherche de profils internationaux s’accentue. «Il est primordial de s’ouvrir à des profils qui cassent les codes et perçoivent leur environnement différemment, parce qu’ils viennent d’autres secteurs ou d’autres pays», explique Sylvain Dhenin, managing partner Europe & Afrique, responsable du département CEO & Boards chez Heindrick & Struggles. Désormais, 40% des patrons d’entreprises britanniques sont étrangers, contre 35% en 2015. Un taux passé de 11% à 13% aux Etats-Unis, et seulement de 8% à 10% en France, où la barrière de la langue constitue le principal obstacle pour prendre la tête d’une entreprise, sans compter une rémunération plus faible que dans les autres pays. En revanche, les patrons français sont très prisés à l’étranger, notamment dans le secteur de la santé.
De grands efforts restent à faire en matière de féminisation. Seulement 4% des dirigeants des grands groupes sont des femmes, contre 2,5% en 2011. Les Anglo-Saxons sont les plus en avance, avec un taux de 8% aux Etats-Unis et de 6% au Royaume-Uni. La France (2%) et l’Allemagne (1%) restent à la traîne. Or, «la diversité au sein des hautes fonctions apporte beaucoup à la performance et à l’agilité des entreprises», ajoute Sylvain Dhenin. Autre point qui peine à évoluer, la formation et le parcours des dirigeants. Ils sont très majoritairement issus de formation de haut niveau, à 86% en France, contre 68% à 70% dans les trois autres pays. Mais le MBA ne séduit plus, surtout aux Etats-Unis. D’aucuns s’interrogent sur le retour sur investissement au regard du prix à débourser. En revanche, les formations via les universités d’entreprise sont beaucoup plus prisées. Par ailleurs, le profil financier reste le meilleur pour accéder à la direction générale.
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