
Les conseils se penchent peu sur les questions éthiques

Des conseils plus agiles. Pour la quinzième édition de leur panorama de la gouvernance, EY et Labrador se sont penchés sur les thématiques à l’agenda des conseils. Les sociétés communiquent désormais avec un «bon niveau de transparence» sur les réunions du conseil. Tant dans le CAC 40 que dans le SBF 120, les opérations de croissance externe, les plans de succession, les sujets RSE et la politique de ressources humaines sont les sujets les plus traités. Néanmoins des sujets essentiels semblent encore absents. 23% seulement du CAC 40 et 14% du SBF 120 précisent plancher sur les questions de big data et de transformation. «Les administrateurs ne s’emparent pas encore suffisamment de la transformation digitale, souvent faute de profil d’experts au sein du conseil, explique Bruno Perrin, associé EY et co-auteur de l’étude. Lors du prochain renouvellement des conseils, nous anticipons l’arrivée d’un grand nombre d’administrateurs avec des compétences digitales».
Si les sujets d’éthique sont évoqués dans un quart du CAC 40, ils ne concernent que 5% du SBF 120. Ces réflexions restent souvent confinées dans un comité sans remonter au conseil. 85% des sociétés cotées possèdent une charte éthique, mais les sociétés françaises n’affichent qu’une note de 3,5 sur 10 en matière d’éthique. «C’est normal, tempère Bruno Perrin. Nous leur demandons d’appliquer des règles qui ne seront obligatoires qu’en 2018. Comme en matière de gouvernance, il faut aller au-delà des figures imposées. Il est nécessaire d’adapter la charte éthique à la culture locale, en commençant par la traduire. Parfois même, l’éthique est plus forte que la loi, certains groupes, comme Danone ou L’Oréal, l’ont vécu dans certains pays étrangers». Une véritable culture de l’éthique se fonde sur quatre piliers : la sincérité, un dispositif éthique à la hauteur des enjeux, un soutien actif des instances de gouvernance, et une reconnaissance de la performance attachée à l’éthique. «Un sujet qui devient de plus en discriminant», constate Bruno Perrin.
En matière d’évaluationdes conseils, EY et Labrador invitent les entreprises à «dépasser l’exercice de style». Cette année, 29% des conseils ont réalisé une évaluation annuelle avec l’intervention régulière d’un tiers extérieur. «Si l’évaluation individuelle des administrateurs a des vertus pédagogiques, il ne faut pas se bloquer dessus, poursuit Bruno Perrin. L’essentiel réside dans la somme des compétences et leur équilibre dans le conseil.»
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