
Les conseils du CAC 40 vont connaître du mouvement en 2020

Un petit tiers (31%) des mandats d’administrateurs du CAC 40 arrivent à échéance en 2020, soit 165 sièges sur 539, constate le cabinetOFG Recherche dans sa désormais traditionnelle étude de début d’année. La proportion s'élevait à 26% en 2019. Toutefois cette moyenne cache des réalités très différentes.
TechnipFMC change l’intégralité de son conseil cette année, comme l’année dernière «Jusqu’à quand ? s’interroge OFG. Il faut laisser du temps aux administrateurs». Pour sa part, STMicro renouvelle les deux tiers de son conseil cette année, et Atos la moitié de ses administrateurs, quelques mois après la nomination de nouveaux dirigeants dans le sillage du départ du PDG, Thierry Breton, pour la Commission européenne. En revanche, «dernière année de tranquillité» pour EssilorLuxottica qui remaniera l’intégralité de son conseil en 2021. Un nouveau défi pour le groupe d’optique. Quant à PSA, avant de préparer le nouveau conseil de onze membres post-fusion avec FCA (Fiat Chrysler), il remplacera les deux membres de son conseil de surveillance démissionnaires en septembre dernier, Helle Kristoffersen et An Tiecheng.
Des référents perdent leur indépendance
Du côté des dirigeants en renouvellement, 2020 sera «une petite année en valeur», note OFG, avec seulement huit présidents (dont deux PDG), un directeur général. Du coté des PDG, Alexandre Ricard (Pernod Ricard) peut «se targuer d’avoir bien géré l’épisode Elliott», souligne OFG, tandis que Sébastien Bazin (Accor) «devra se montrer plus convaincant», estime la société d’analyse indépendante. Quant à la directrice générale, Isabelle Kocher (Engie), elle est déjà sur la sellette depuis plusieurs mois. Si certains misent sur la non-reconduction de son mandat, elle a réaffirmé le mois dernier l’absence de divergence stratégique entre elle et le conseil d’administration.
Quatre administrateurs référents d’importance terminent aussi leur mandat cette année. Jean-Dominique Senard (Saint-Gobain) pourrait rester administrateur mais devrait quitter ses fonctions de référent alors qu’il est président non-exécutif de Renault. «On en parlait déjà l’année dernière…», rappelle OFG. Patricia Barbizet (Total) perd son statut d’indépendance au conseil avec douze ans de présence et ne pourra donc plus être référente. Elle est référente chez Pernod Ricard depuis un an et préside le Haut comité de gouvernement d’entreprise (HCGE). Iris Knobloch (Accor) est aussi enfin de mandat, comme son PDG Sébastien Bazin. Léo Apotheker (Schneider Electric) perd aussi son indépendance après douze ans au conseil. D’autres mouvements sont attendus chez Schneider. OFG anticipe le départ de Willy Kissling, administrateur depuis dix-neuf ans et âgé de 75 ans. En outre, l’une des administratrices du groupe électrique est décédée en septembre dernier, tandis que Carolina Dybeck Happe a démissionné après avoir été nommée directrice financière de General Electric.
Autre indicateur d’une gouvernance harmonieuse, ou a contrario signe d’une tension entre le conseil et le comité exécutif, l’entrée au conseil des directeurs généraux. OFG se pose notamment la question pour Olivier Roussat, directeur général délégué chez Bouygues ; pour Elie Girard, directeur général d’Atos depuis novembre dernier ; pour Aiman Ezzat, qui deviendra directeur général de Capgemini lors de la prochaine assemblée générale ; et enfin pour Benoit Bazin, directeur général délégué de Saint-Gobaindepuis un an : «un très mauvais signal [s’il] reste à la porte du conseil», note OFG.
Succession attendue chez Seb
Hors du CAC 40, OFG relève seize présidents à renouveler, dont quatre PDG. En particulier Thierry de la Tour d’Artaise (Seb), 65 ans, qui devra «montrer des signaux sur la succession». Les statuts de Seb permettent au directeur général de rester en poste jusqu’à 70 ans et au président jusqu’à 75 ans. Ce qui lui laisse encore une marge. Par ailleurs, le mandat du PDG d’Ipsos, Didier Truchot, est aussi en renouvellement. Or, les statuts ne permettent pas au directeur général de rester en poste au-delà de 75 ans, seuil que Didier Truchot atteindra fin 2021.
Enfin, l’inénarrable Jean-François Roverato, vice-président administrateur référent d’Eiffage, 75 ans, pourrait se représenter devant les actionnaires. Le code Afep-Medef recommande que cet administrateur référent soit indépendant, ce qui n’est pas le cas pour Jean-François Roverato, ancien patron d’Eiffage. Mais le conseil estime que «son emprise historique et sa contribution à la bonne marche du groupe demandent à être poursuivies et que sa présence à cette fonction […] permet toujours d’assurer la stabilité de la gouvernance de la société et un bon équilibre dans l’exercice des pouvoirs de la direction générale et du conseil ».
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