
L’épargne d’entreprise pour renforcer la compétitivité de l’économie


président de Fondact
Fondact réunit toutes les entreprises qui croient aux vertus de la gestion participative et mettent un accent plus fort sur l’intéressement, l’actionnariat salarié et la participation. Nous nous réjouissons donc de la prise de position du président de la République ( « Je souhaite que l’on puisse revisiter cette belle invention gaulliste de l’intéressement et de la participation », a-t-il déclaré lors de son interview télévisée du 15 octobre, NDLR). En effet, seulement 55 % des salariés du privé avaient accès à ces systèmes d’intéressement, de participation et d’épargne salariale en 2015. Pour le Président, l’objectif est de redéfinir la notion d’entreprise, en intégrant davantage les salariés. Nous n’en sommes pas surpris car, lorsqu’il était ministre, Emmanuel Macron avait déjà montré son intérêt pour l’intéressement, la participation et l’épargne salariale. La loi qui porte son nom avait introduit plusieurs améliorations bienvenues (la loi Macron de 2015 avait harmonisé les règles entre participation et intéressement afin de simplifier la procédure, NDLR).
Il y a d’abord un enjeu d’efficacité : toutes les études montrent que les entreprises qui s’engagent résolument dans cette voie sont plus efficaces que les autres. Il s’agit donc là de renforcer la compétitivité de notre économie. Il y a ensuite un enjeu pour l’épargne : beaucoup de salariés peinent à mettre de l’argent de côté. Or, les versements qui leur sont faits grâce à la participation ou à l’intéressement étant par nature imprévisibles ils ne sont pas budgétés et donc plus faciles à épargner. Il y a aussi un enjeu de gouvernance : ces mécanismes contribuent à une meilleure association des salariés au destin de leur entreprise. C’est enfin un instrument pour notre temps : la mondialisation installe pour longtemps une contrainte sur les politiques salariales, alors qu’elle contribue généralement à améliorer les résultats des entreprises. Une dichotomie croissante s’installe donc entre salaires d’une part et bénéfices et dividendes d’autre part. La gestion participative, qui permet aux entreprises de partager avec leurs salariés les profits quand ils sont là tout en préservant
leur compétitivité le jour où ils ne sont plus là, est une bonne réponse à cette tension nouvelle.
Il y a trois grandes voies de progrès. D’abord l’élargissement. On comprend facilement qu’il est plus facile au salarié d’une petite entreprise de voir sa contribution à la réussite collective qu’à celui d’un grand groupe mondial. C’est pourtant dans le monde des PME, là où elle aurait le plus d’efficacité, que la gestion participative est la moins développée. Il faut donc identifier les points de blocage et les supprimer. Mais l’élargissement pourrait aussi concerner le monde public. Pourquoi l’intéressement, que pratiquent beaucoup de cliniques privées, serait-il moins efficace dans un hôpital public ?
Ensuite la simplification. Beaucoup de chefs d’entreprises pensent que c’est compliqué. Nous proposons de les laisser libres de dessiner le dispositif qu’ils veulent, entièrement à leur main, sous la simple réserve de ne jamais distribuer moins que la participation légale actuelle et de le faire par accord social.
Enfin revoir la fiscalité. Les entreprises qui pratiquent la gestion participative méritent d’être distinguées. En effet, non seulement elles sont profitables, et donc durables, mais aussi elles partagent leur succès avec leurs salariés. Ce sont justement elles, et elles seules qui sont taxées par le forfait social. C’est absurde.
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