
Le vote sur la politique de rémunération pourrait faire débat en 2020
Pour son second baromètre sur le «say-on-pay» dans le SBF 120, Kienbaum note une stagnation de l’approbation des rémunérations des dirigeants par le flottant, i.e. les actionnaires non représentés au conseil. Le taux moyen d’approbation du «say-on-pay ex post» des dirigeants exécutifs par le flottant se maintient à 74%, tandis que celui des autres dirigeants recule de 79% en 2018 à 73% en 2019. «Nous ne notons pas d’évolution majeure entre 2018 et 2019, confie Sofia Sefrioui, directrice de l’activité rémunération et performance de Kienbaum France. Si le dialogue s’améliore et s’intensifie entre les investisseurs et les entreprises, ces dernières peinent à anticiper les attentes et les votes des gestionnaires de fonds. En effet, sur les 20 entreprises du SBF 120 avec les taux d’approbation du flottant les plus élevées pour le say-on-pay de leur premier dirigeant, seules quatre entreprises en faisaient partie en 2018 et en 2019.»
En revanche, les scores obtenus pour la politique de vote et pour les conventions réglementées progressent. L’approbation par le flottant passe de 64% en 2018 à 73% en 2019 pour le vote ex-ante, et de 74% à 82% pour les conventions réglementées (sur les indemnités, retraite et clauses de non-concurrence). «Cette progression reflète les efforts des entreprises, avec des résolutions plus lisibles et spécifiques pour chaque avantage, alors qu’auparavant plusieurs composants de la rémunérationétaient regroupés dans une unique résolution, poursuit Sofia Sefrioui. Toutefois, avec la nouvelle ordonnance, et l’abrogation des conventions réglementées relatives à l’indemnité de départ, la retraite et la clause de non-concurrence, désormais tous les avantages seront votés dans la seule résolution unique relative à la politique de rémunération. Ce retour en arrière nécessitera que les sociétés fassent preuve de pédagogie pour ne pas essuyer un vote négatif.»
Pour la première fois, Kienbaum s’est penché sur les votes concernant les administrateurs. Les nouveaux sont élus à 95% (à 84% par le flottant) et les administrateurs en renouvellement obtiennent un point de moins. «Au Royaume-Uni, les investisseurs n’hésitent pas à s’opposer au renouvellement des membres du comité de rémunération, s’ils sont insatisfaits des rémunérations des dirigeants, explique Sofia Sefrioui. En France, nous n’en sommes pas encore là. Nous n’avons pas été en mesure de corréler le taux de say-on-pay à celui du renouvellement des administrateurs.»
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