Le SBF 120 a perdu 159 milliards d’euros de chiffre d’affaires au premier semestre

La chute sur un an atteint 17%, moindre que redouté par le cabinet ATH. Mais le troisième trimestre risque de décevoir.
Bruno de Roulhac
Air France KLM aérien
Le secteur de l’aérien et de l’aéronautique affiche la plus forte dégradation : le chiffre d’affaires a par exemple chuté de 52% chez Air-France-KLM.  - 

Chute historique du chiffre d’affaires pour les sociétés du SBF 120, victimes de la crise sanitaire et du confinement. Au sein de l’indice, les 81 sociétés qui ont déjà publié leurs résultats ont cumulé 156 milliards d’euros de perte de chiffre d’affaires au premier semestre – dont 159 milliards de pertes et seulement 3 milliards de progression –, soit une baisse de 17% sur un an, alors qu’elle était seulement de 7% au premier trimestre, selon l’Observatoire ATH de l’information financière. «Ce chiffre est plutôt une bonne nouvelle, nous anticipions une dégradation plus prononcée, confie Stéphane Raynaud, secrétaire général d’ATH, association de 26 cabinets d’audit et d’expertise comptable. Toutefois, l’impact de la crise va continuer à se traduire dans les résultats du second semestre. Si le deuxième trimestre a sans doute été le point bas, nous craignons que les anticipations pour le troisième trimestre surestiment la réalité.»

Le secteur de l’aérien et de l’aéronautique affiche la plus forte dégradation, avec le quasi-arrêt du trafic au deuxième trimestre. Le chiffre d’affaires a chuté de 52% chez Air France-KLM, 47% chez ADP, 39% chez Airbus. Le tourisme et l’automobile affichent également les plus fortes baisses de ventes : Accor(-52%), Europcar (-38%), PSA (-35%), Faurecia(-35%), Renault(-35%), Plastic Omnium (-31%) et Valeo (-28%). L’affichage publicitaire, comme le luxe, sont aussi durement touchés, le chiffre d’affaires de JCDecaux a chuté de 42%, celui de Kering de 30%, de LVMH de 27% et d’Hermès de 24%. «Les secteurs majeurs (aéronautique, tourisme, automobile) de l’économie française sont touchés, des plans de relance sectoriels sont nécessaires, en particulier pour soutenir toutes les filières de sous-traitance», poursuit Stéphane Raynaud.

A contrario, le secteur de la santé résiste, avec en tête Sartorius Stedim (+22%), suivi de Biomérieux (+16%), d’Eurofins (+7%), d’Ipsen (+3%), de Virbac (+3%) et de Sanofi (+1%). Les cliniques et maison de retraite Korian (+6%) et Orpea (+4%) s’en sortent bien aussi, comme le secteur des SSII, avec Dassault Systèmes (+15%) et Capgemini (+8%). «Les sociétés de services informatiques ont bénéficié de l’appétit des entreprises pour les projets de digitalisation rendus nécessaires par le confinement, et de la poursuite de leurs projets en cours. Toutefois, les nouveaux contrats pourraient tarder à venir et l’effet crise pourrait se ressentir en décalé sur l’activité du secteur», prévient Stéphane Raynaud.

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