
Le plan de restructuration d’Areva passe l’obstacle bruxellois

Le plan de scission et de recapitalisation d’Areva va pouvoir entrer dans sa phase active. La Commission européenne a donné son feu vert cet après-midi, estimant que l’opération est conforme aux règles de l’Union européenne en matière d’aides d’Etat. Bruxelles a fixé deux conditions à cette autorisation: l’obtention d’un accord de l’Autorité de sûreté nucléaire française (ASN) à la mise en service de la cuve du réacteur EPR en cours de construction à Flamanville et l’autorisation de la vente à EDF de l’activité réacteurs d’Areva (Areva NP). Les décisions sur la cuve de Flamanville et l’achat par EDF d’Areva NP sont respectivement prévus vers la fin du mois de juin et au second semestre 2017.
Bruxelles a estimé que le plan de restructuration d’Areva doit permettre «à l’entreprise de devenir viable sans fausser indûment la concurrence au sein du marché unique». L’enquête des autorités européennes a conclu que le retrait d’Areva des activités liées aux réacteurs nucléaires «permettra au groupe de se concentrer sur des activités rentables et claires se rattachant au cycle du combustible nucléaire». La vente d’Areva NP réduira en outre «sensiblement les opérations du groupe dans le secteur nucléaire et limitera ainsi les distorsions de concurrence induites par l’aide publique». Bruxelles a également souligné qu’Areva financerait «une partie importante des coûts de la restructuration avec le produit des ventes d’actifs envisagées».
En donnant cet accord sous conditions, «la Commission a également approuvé un prêt d’un montant de 3,3 milliards d’euros de l’Etat français à Areva. Ce prêt vise à combler les besoins de liquidités d’Areva jusqu'à ce que l’injection de capital puisse avoir lieu».
Le montant de la recapitalisation prévue s'élève à 5 milliards d’euros, dont la quasi totalité sera apportée par l’Etat français. Le conseil d’administration d’Areva a prévu de se réunir demain après-midi pour «pour définir les modalités de l’augmentation de capital», a indiqué le groupe. Une assemblée générale convoquée pour le 3 février devra ensuite se prononcer sur l’opération.
Areva a reçu en décembre des offres fermes d’investisseurs qui proposent 500 millions d’euros pour acquérir 10% du capital de NewCo, le «nouvel Areva» recentré sur le combustible nucléaire. Les japonais Mitsubishi Heavy Industries et JNFL font partie de ces investisseurs. Des discussions se poursuivent avec d’autres partenaires potentiels, principalement le chinois CNNC. Celui-ci souhaite être le premier des actionnaires minoritaires de NewCo.
«Afin d'éviter tout mouvement spéculatif avant les décisions du conseil d’administration», le groupe a demandé à Euronext le maintien de sa suspension de cotation jusqu'à la publication d’un nouveau communiqué mercredi. La cotation de l’action Areva a été suspendue juste avant 13h aujourd’hui, sur un cours de 5,20 euros (+3,79%).
Plus d'articles du même thème
-
Le gaz naturel sera au centre des négociations sur les droits de douane
Les tarifs commerciaux pourraient être conditionnés aux contrats sur le GNL américain si les pays européens et asiatiques souhaitent en faire un levier de négociation avec les Etats-Unis. La volatilité va rester la règle pendant quelques mois. Au-delà, une croissance de l’offre supérieure à la demande devrait progressivement faire baisser les prix. -
Le fonds norvégien mise 1,4 milliard d’euros sur l’éolien en Mer du Nord
L’investisseur souverain fait affaire avec l’énergéticien RWE pour prendre une participation de 49% dans deux projets en construction. -
Les pétroliers privilégient leurs actionnaires au risque de sacrifier l’avenir
En Europe, les géants de l’or noir réduisent leurs investissements, notamment dans la transition énergétique, pendant que leurs pairs américains continuent à se focaliser uniquement sur l’exploitation d’hydrocarbures.
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions