
Le Medef rappelle les principes fondamentaux d’une bonne gouvernance

Revenir à la source de la gouvernance. Alors qu’elle est encore trop perçue comme une contrainte et non comme un moteur de performance globale et de pérennité de l’entreprise, le comité Gouvernance des entreprises du Medef dévoile ce mardi ses six principes clés d’une bonne gouvernance : la bienveillance, le courage, la confiance, la gouvernance animée par le sens du bien commun, le couple pouvoir et responsabilité ou encore les talents. «Aucun ne suffit à lui seul, ni ne prime sur les autres ; c’est ensemble et de leurs pratiques combinées que nait la confiance», explique ce guide.
«La gouvernance n’est pas un corpus de règles, mais un état d’esprit et une attitude, martèle Patrick Bertrand président du comité gouvernance des entreprises du Medef. Il est nécessaire de prendre d’abord de la hauteur, avant de rentrer dans le concret. Les organisations – entreprises, associations, établissements publics… – ont besoin d’être vertueuses et non de faire de l’affichage en cochant des cases d’une réglementation déjà très lourde. De nombreuses affaires ont montré que le respect des règles ne sauvait pas des scandales. D’ailleurs, beaucoup d’ETI n’ont pas encore formalisé ces principes, mais les pratiquent déjà.»
Une gouvernance solide nécessite du courage. Il n’est pas simplement déclaratif, mais se traduit dans les prises de décision, en particulier dans les tourmentes.
La diversité, facteur de performance
La confiance se construit sur la transparence, la cohérence et l’excellence. Elle nécessite bienveillance, sincérité, exemplarité et exigence. Elle passe par une écoute entre les dirigeants et avec les collaborateurs. Le partage d’expériences – réussies ou pas – participe à la construction de cette confiance.
L’équilibre réussi entre pouvoir et responsabilité crée une spirale vertueuse. Une responsabilité avec toutes les parties prenantes de l’entreprise. Elle s’accompagne de bienveillance au sein de l’entreprise – avec notamment le droit à l’erreur, la collégialité, l’esprit d’équipe – et dans la gestion des affaires, par la maîtrise de soi, la maîtrise de la gouvernance en particulier face aux difficultés et à l’imprévu. Ces principes «sont interactifs. Par exemple, courage et bienveillance permettent d’exprimer une position, avec indépendance et sans conflit», précise Patrick Bertrand.
La gouvernance n’existe qu’avec le capital humain. D’où l’importance de s’entourer d’une pluralité de talents, d’identifier les besoins propres à l’entreprise et de révéler ceux déjà présents en interne. Par exemple, la diversité de pensée contribue à une meilleure prise de décision. «La diversité des profils est un facteur de performance, nous voulons inciter les entreprises à avancer en ce sens», ajoute Patrick Bertrand.
Encourager les entreprises à se fixer des engagements
Unegouvernance d’entreprise ne devrait pas se concevoir sans intérêt du bien commun. Le conseil doit s’interroger sur sa manière d’y participer et mettre en œuvre des actions concrètes en ce sens. La mutation technologique, climatique, démographique invite à cette évolution du modèle d’affaires.
«Ces six principes constituent le socle de tous nos travaux futurs, avant la mise en pratique de recommandations plus concrètes de gouvernance, poursuit Patrick Bertrand. D’ici l’été, nos groupes de travail sur la ‘raison d’être et l’intérêt social éclairé’ et ‘stratégie long terme’ publieront leurs travaux. Celui sur le partage de la valeur, notamment sur l’actionnariat salarié et les administrateurs salariés, donnera ses recommandations à l’automne.»
Plutôt que de contraindre les entreprises, «encourageons-les à se fixer des engagements, puis à rendre compte régulièrement à partir des indicateurs donnés, explique Patrick Bertrand. C’est ce que recommande déjà le code Afep-Medef en matière de mixité des instances dirigeantes qui devrait être une source d’inspiration pour le projet de loi en cours d’examen. Une pratique qui pourrait être étendue à d’autres enjeux majeurs comme la transition écologique et le partage de la valeur».
Plus d'articles du même thème
-
Le président de BP s’apprête à tirer sa révérence sous la pression d’Elliott
Helge Lund quittera le groupe britannique, vraisemblablement en 2026, dans le cadre d’une transition ordonnée. La recherche d’un successeur est désormais lancée. -
Rebondissement pour Scor dans l’affaire Partner Re
Le réassureur Scor est mis en examen, en tant que personne morale, dans le cadre de l’enquête judiciaire pour des faits reprochés à son ancien président Denis Kessler. L’instruction concerne des faits imputés à l’association ASPM accusée de tentative de déstabilisation du groupe Covéa lors de sa procédure de rachat du réassureur Partner Re en 2022. -
Les tribulations de Carrefour crispent le marché et fragilisent son patron
A la peine en Bourse depuis plusieurs années, le distributeur peine à convaincre du bien-fondé de sa stratégie alors que le mandat de son PDG, Alexandre Bompard, arrivera à échéance en 2026.
Sujets d'actualité
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions