
Le LSE semble bien placé pour s’emparer de Refinitiv

Refinitiv s’apprête à connaître un changement majeur dans sa structure capitalistique. Suite à des informations du Financial Times, le London Stock Exchange (LSE) a confirmé samedi mener des discussions en vue d’acquérir le fournisseur d’informations financières, actuellement contrôlé à 55% par un consortium mené par Blackstone et à 45% par Thomson Reuters. Le montant de l’opération, réglé en actions, s’élèverait à 27 milliards de dollars (24,2 milliards d’euros) en valeur d’entreprise. «Les données sont aujourd’hui plus que jamais l’élément vital des marchés financiers – et ces données ont de plus en plus de valeur», a commenté Kevin McPartland, responsable de la recherche technologique chez Greenwich Associates.
Il s’agit du premier mouvement stratégique d’envergure pour David Schwimmer, qui a rejoint l’opérateur boursier britannique en août 2018 comme directeur général après avoir travaillé chez Goldman Sachs. En cas de succès des discussions, le consortium conduit par Blackstone, qui comprend l’Office d’investissement du régime de pensions du Canada ainsi que GIC, le fonds souverain de Singapour, recevrait environ 22% du capital du LSE et Thomson Reuters environ 15%. «L’accord de 30 ans conclu l’an dernier entre Reuters News et Refinitiv sera maintenu en cas de changement de propriétaire», a précisé Thomson Reuters.
Une annonce officielle pourrait avoir lieu le 1er août, jour où le LSE publiera ses résultats semestriels, selon Reuters qui citait hier des sources proches du dossier. Ce projet de fusion devrait cependant faire l’objet d’une revue approfondie allant jusqu’à 18 mois de la part des autorités de la concurrence en Europe et aux Etats-Unis. En termes de gouvernance, les actionnaires de Refinitiv disposeraient de trois sièges au conseil d’administration de l’opérateur boursier britannique, dont deux pour Blackstone et un pour Thomson Reuters. Ils devront respecter plusieurs périodes de blocage de leurs titres (lock-up), dont la première pourrait durer jusqu’en 2022, en fonction de la durée de l’examen des autorités antitrust. David Craig, PDG de Refinitiv, continuerait à diriger la société en tant qu’entité indépendante au sein du LSE.
Ce rapprochement sonnerait en parallèle le glas des ambitions de Deutsche Börse qui négociait l’achat de la plate-forme de trading de devises de Refinitiv, connue sous le nom de Fxall. L’opérateur boursier allemand a fait savoir hier qu’il ne prévoyait pas d’issue positive à ces discussions.
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