Le Japon protège un peu plus ses entreprises des intérêts étrangers

Le pays veut abaisser le seuil à partir duquel un investisseur étranger doit déclarer sa part au capital.
La rédaction
Japon drapeau japonais Tokyo Shinzo Abe
Les investissements directs étrangers au Japon ont fortement progressé depuis 2012.  -  (RK)

Le Japon veut dresser une nouvelle barrière de protection autour de ses entreprises. Le pays envisage d’abaisser le seuil de 10% à partir duquel les investisseurs étrangers sont tenus de déclarer leurs participations dans des entreprises nationales, selon deux responsables contactés par Reuters. Bien que le Japon ne puisse pas explicitement cibler un seul pays, cette mesure permettrait de surveiller de plus près les investissements chinois, a déclaré l’un des fonctionnaires. «Nous devons renforcer la surveillance de la sécurité nationale, mais nous ne voulons pas entraver l’investissement étranger direct lui-même», a-t-il assuré.

Une telle mesure suivrait des actions similaires prises par les États-Unis et les pays européens au cours des dernières années et reflète le malaise croissant au Japon quant à la possibilité que des entreprises chinoises soutenues par l'État puissent avoir accès à une technologie clé. En vertu des règles actuelles, une entité étrangère est tenue de déclarer sa participation dans une entreprise japonaise dès qu’elle envisage de prendre une part d’au moins 10%. Le changement entraînerait une baisse de ce pourcentage, bien que le nouveau seuil n’ait pas encore été finalisé.

Selon le site du ministère des Finances, le gouvernement prévoit déjà de changer la façon dont le seuil actuel de 10% est calculé. A partir d’octobre, ce seuil ne s’appliquera plus qu’aux actions avec droit de vote, et non plus à l’ensemble des actions en circulation actuellement, ce qui implique un renforcement effectif des critères de déclaration.

Le Japon, troisième plus grande économie du monde, accueille plus favorablement les investissements directs étrangers depuis l’entrée en fonction du Premier ministre Shinzo Abe en 2012. Depuis, ils ont fortement progressé. Le solde des investissements directs s'élevait à 30.700 milliards de yens (290 milliards d’euros) à la fin de 2018, d’après les données gouvernementales.

Les fusions et acquisitions chinoises au Japon ont totalisé 220 milliards de yens (2 milliards d’euros) en 2018, selon la société de conseil Recof Corp.

En mai, le Japon a annoncé que vingt secteurs appartenant aux industries de l’information et de la communication (ICT) allaient être incorporés à une liste d’entreprises pour lesquelles les investissements directs étrangers font l’objet d’une restriction.

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