
Le fonds CIMA conteste les conditions de l’offre publique sur Euro Disney
Géré par la société de gestion CIAM, le fonds d’investissement CIMA («Charity & Investment Merger Arbitrage») s’insurge contre les conditions du rachat d’Eurodisney par sa maison-mère le groupe Walt Disney. Après avoir renfloué en octobre l’exploitant de Disneyland Paris à hauteur de plus d’un milliard d’euros, le groupe de loisirs américain est monté en février dernier à 72,3% du capital d’Eurodisney suite à des augmentations de capital réservées à trois filiales (EDL Holding Company, Euro Disney Investments, EDL Corporation).
Ces trois sociétés ont lancé une offre publique obligatoire (OPO) au prix de 1,25 euro par action sur la totalité des actions qu’elles ne détiennent pas encore. Approuvée par l’Autorité des marchés financiers (AMF), cette offre est ouverte du 2 au 24 avril. Mais CIMA, qui possède un peu moins de 1% d’Eurodisney, a déposé le 9 avril un recours contre cette décision du régulateur en jugeant que l’offre «parachève une situation patente d’abus de pouvoir au sein d’Euro Disney, qui n’est pas gérée conformément à l’intérêt commun de ses actionnaires ni même à son propre intérêt social».
«La valeur comptable de Disneyland Paris a été subitement révisée en baisse de 470 millions d’euros et les échéances de dette d’Euro Disney ont été avancées à 2015, ce qui a permis de justifier une recapitalisation et une dilution massive des actionnaires existants, ainsi que le prix unitaire d’OPO de 1,25 euro», explique à L’Agefi Catherine Berjal, présidente et responsable de la gestion de CIAM. «Cette baisse de valeur est d’autant moins justifiée qu’Euro Disney, en partenariat avec Pierre &Vacances-Centerparcs, est en train de bâtir sur ses terrains un complexe Villages Nature incluant des logements locatifs», ajoute-t-elle.
Une action pénale a également été déposée pour «abus de biens sociaux, publication de comptes inexacts et diffusion d’informations fausses ou trompeuses». Le fonds songe maintenant à intenter une action devant les instances civiles «pour obtenir la restitution de centaines de millions d’euros abusivement prélevés par l’actionnaire de contrôle dans Euro Disney». Considérant que les critiques de Cima sont infondées, le groupe américain indique de son côté que le prix proposé de 1,25 euro par action a fait l’objet d’un rapport d’un expert indépendant et que «tous les actionnaires d’Euro Disney ont été traités de façon parfaitement égalitaire».
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