Le célèbre activiste Hindenburg Research tire sa révérence

Le vendeur à découvert qui a fait trembler Adani, Icahn, Temenos ou encore Supermicro a annoncé sa dissolution par la voix de son fondateur. Nate Anderson compte maintenant dévoiler les méthodes qui ont fait le succès d’Hindenburg dans une série de documents et vidéos.
Le spleen digital  des banquiers privés fintech numérique innovation
Hindenburg Research vendait à découvert les sociétés qu'il ciblait  -  Fotolia

Clap de fin. Les entrepreneurs peu scrupuleux et les spécialistes de l’audit un peu trop laxistes peuvent souffler. L’un des activistes les plus en vue de ces dernières années cesse ses activités. Dans une «note personnelle» rendue publique, le fondateur d’Hindenburg Research, Nate Anderson, a annoncé le 15 janvier la dissolution de son organisation.

«Comme je l’ai annoncé à ma famille, à mes amis et à notre équipe depuis la fin de l’année dernière, j’ai pris la décision de dissoudre Hindenburg Research. L’objectif était de liquider l’entreprise une fois que nous aurions épuisé le pipeline d’idées sur lequel nous travaillions», a-t-il écrit en précisant que cette décision n’était pas liée à des «menaces particulières», «problèmes de santé» ou «gros problèmes personnels».

Nombreux faits d’armes

Depuis plusieurs années, l’activiste attaque des entreprises cotées en Bourse qu’il accuse de manipulations comptables, exagérations voire escroqueries, souvent avec succès. Dans le cadre de son modèle économique, Hindenburg Research vendait systématiquement à découvert les actions qu’il visait, sans que cela lui rapporte toujours autant que les réactions boursières provoquées par ces études pouvaient le laisser croire.

La plupart des recherches publiées par la société ont en effet eu d’importantes répercussions sur les entreprises ciblées. Après s’être fait connaître pour ses attaques contre le fabricant de véhicules électriques Nikola Corp en 2020, son offensive la plus emblématique demeure sans doute celle contre le conglomérat indien Adani. Lancée en janvier 2023, elle avait fait perdre plusieurs dizaines de milliards de dollars de capitalisation à l’empire du milliardaire Gautam Adani avant que plusieurs personnes liées à l’entreprise ne soient inculpées pour corruption aux Etats-Unis en fin d’année dernière.

L’activiste s’en est aussi pris à un de ses confrères, Carl Icahn, qui ne s’en remet pas, mais aussi à l’éditeur de logiciels bancaire Temenos, de la fintech Tingo, du fabricant de serveurs informatiques Supermicro et, tout récemment du spécialiste du paiement fractionné Sezzle.

Six mois de travail

Dans sa note, Nate Anderson revient sur la genèse d’Hindenburg Research et promet de dévoiler ses méthodes. «Au cours des six prochains mois environ, j’ai l’intention de travailler sur une série de documents et de vidéos afin d’ouvrir tous les aspects de notre modèle et de la manière dont nous menons nos enquêtes», indique-t-il, en espérant recevoir, un jour un «message non sollicité de quelqu’un qui lit ceci (peut-être vous), qui embrasse la même passion, apprend le métier et trouve la confiance nécessaire pour éclairer un sujet qui en a besoin, malgré les obstacles qui se dressent sur son chemin». Nate Anderson précise par ailleurs que certains membres de son équipe comptent créer leur propre société de recherche.

En attendant, les notes au vitriol d’Hindenburg Research manqueront à beaucoup d’observateurs. Sans doute un peu moins à ceux qu’elles ciblaient.

A lire aussi: L’activisme actionnarial pourrait enregistrer un nouveau record en 2025

Un évènement L’AGEFI

Plus d'articles du même thème

ETF à la Une

Contenu de nos partenaires

A lire sur ...