
Le Brésilien Abilio Diniz devient le troisième actionnaire de Carrefour

Abilio Diniz a sauté sur l’occasion. Profitant de la baisse d’un peu plus de 10% du cours de l’action Carrefour depuis le début de l’année, alimentée par des perspectives jugées décevantes par le marché après des résultats 2015 conformes aux attentes, l’homme d’affaires brésilien s’est renforcé au capital du distributeur. Il a acquis 2,98% sur le marché, portant à 8,05% sa participation totale. Ces 2,98% supplémentaires représentent un investissement estimé à environ 500 millions d’euros. Hier, le cours de l’action Carrefour a progressé de 3,76% à 24,40 euros, portant la capitalisation boursière à 18 milliards d’euros.
Pour des raisons réglementaires, Peninsula, la holding d’Abilio Diniz, avait annoncé le mois dernier envisager de monter au capital de Carrefour, rompant ainsi avec l’engagement de stabilité formulé en avril 2015 lors du franchissement du seuil des 5%. Peninsula ne s’interdit pas de renforcer sa participation en fonction des opportunités de marché. La holding est également actionnaire de la filiale brésilienne de Carrefour à hauteur de 12%.
En phase avec la direction et les trois autres actionnaires
Entré au capital de Carrefour en 2014, l’homme d’affaires brésilien devient ainsi le troisième actionnaire du distributeur, derrière la famille Moulin, propriétaire des Galeries Lafayette, avec 10,06%, et les 8,95% du Groupe Arnault, holding du PDG de LVMH. Le fonds Colony Capital détient encore 5,77%.
Cette montée est bien vue par Georges Plassat, le PDG de Carrefour. Le conseil de Carrefour va d’ailleurs proposer la nomination d’Abilio Diniz comme administrateur lors de l’assemblée générale des actionnaires du 17 mai. Le Brésilien est déjà censeur du conseil depuis le début de l’année. «Abilio Diniz est en phase avec la stratégie déployée par Georges Plassat et les trois autres actionnaires de référence de Carrefour», indique une source proche de l’homme d’affaires.
Allié de Carrefour, Abilio Diniz est en revanche un farouche opposant de Casino et de son PDG Jean-Charles Naouri. Longtemps partenaires en affaires au Brésil, Casino et Abilio Diniz se sont opposés pendant deux ans pour le contrôle de leur société commune, qu’Abilio Diniz souhaitait vendre à Carrefour. Un accord transactionnel avait mis fin au conflit en 2013.
Plus d'articles du même thème
-
Le président de BP s’apprête à tirer sa révérence sous la pression d’Elliott
Helge Lund quittera le groupe britannique, vraisemblablement en 2026, dans le cadre d’une transition ordonnée. La recherche d’un successeur est désormais lancée. -
Carrefour relève de 10% son offre sur sa filiale brésilienne
Le distributeur propose désormais 8,5 reals par titre aux actionnaires minoritaires de Grupo Carrefour Brasil. -
Rebondissement pour Scor dans l’affaire Partner Re
Le réassureur Scor est mis en examen, en tant que personne morale, dans le cadre de l’enquête judiciaire pour des faits reprochés à son ancien président Denis Kessler. L’instruction concerne des faits imputés à l’association ASPM accusée de tentative de déstabilisation du groupe Covéa lors de sa procédure de rachat du réassureur Partner Re en 2022.
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions