
Lafarge et Holcim viennent à bout de leur fusion marathon
Après de nombreuses péripéties, la fusion entre Lafarge et Holcim a franchi son dernier grand obstacle. Réunis vendredi en assemblée générale, les actionnaires du cimentier suisse ont voté en faveur de l’opération. La résolution permettant l’augmentation de capital nécessaire à l’échange d’actions entre les deux groupes a été approuvée à 93,7%, bien au-dessus de la majorité des deux-tiers nécessaire. L’issue du vote faisait peu de doute. Un temps réticent, Eurocement, le deuxième actionnaire d’Holcim avec 10,8% du capital, s’était récemment rangé dans le camp des partisans de la fusion. Le troisième actionnaire, Harris Associates (3,2% du capital), avait lui aussi assuré de son soutien.
Les actionnaires ont également voté la création d’un capital autorisé afin de permettre la distribution d’un dividende en actions à tous les actionnaires du nouveau groupe. Enfin, la proposition de changer le nom du cimentier de Holcim en LafargeHolcim a été approuvée. «Je suis certain que les actionnaires de Lafarge soutiendront également cette opportunité unique et apporteront leurs actions, permettant ainsi la finalisation de la fusion», a assuré Bruno Lafont, le PDG de Lafarge, appelé à occuper la vice-présidence du futur groupe. Pour 10 actions Lafarge, ceux-ci recevront 9 actions LafargeHolcim. Initialement, la «fusion entre égaux» des deux cimentiers prévoyait une parité parfaite. L’offre publique d’échange doit être ouverte dans les prochaines semaines et la fusion devrait être achevée en juillet, soit 15 mois après l’annonce du projet.
Les deux groupes vont maintenant devoir s’attacher à prouver l’efficacité de la répartition des rôles. Les questions de gouvernance ont failli faire chavirer le projet, notamment en raison du rôle central que comptait occuper Bruno Lafont, alors qu’Holcim était en réalité le partenaire le plus imposant. Le PDG de Lafarge a finalement accepté de laisser sa place de directeur général pour occuper un siège de vice-président du conseil d’administration, aux côtés de Wolfgang Reitzle, le président d’Holcim. Eric Olsen, actuel directeur général adjoint des opérations de Lafarge, sera le futur directeur général de LafargeHolcim.
LafargeHolcim devrait peser plus de 35 milliards d’euros de chiffre d’affaires au total dans une centaine de pays avec près de 130.000 salariés. Il vise 1,4 milliard d’euros de synergies au terme de la phase d’intégration, prévue pour durer entre 12 et 18 mois.
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