L’accord sur Dalkia sécurisera le profil de crédit de Veolia Environnement

La soulte de 550 millions d’euros versée à EDF par Veolia sera compensée par le remboursement d’un prêt accordé par ce dernier à Dalkia France
Yves-Marc Le Reour

Après des mois d’incertitude, l’accord amiable qui se dessine entre Veolia Environnement et EDF sur les modalités de partage des activités de leur filiale commune Dalkia soulagera l’ensemble des parties, en mettant notamment fin au contentieux qui opposait les deux coactionnaires devant le tribunal de commerce de Paris. Le schéma, qui doit encore être finalisé, prévoit la reprise par EDF de l’intégralité des activités de Dalkia en France, tandis que celles de Dalkia International tomberont dans le giron de Veolia.

Malgré la soulte de 550 millions d’euros qui serait versée à l’électricien afin de compenser l’écart de valeur entre les deux actionnaires dans les différentes entités de Dalkia, l’opération devrait avoir un effet neutre sur la dette nette de Veolia qui assure déjà la plus grande partie du financement de Dalkia. Les analystes crédit de Natixis relèvent que les comptes au 30 juin 2013 du groupe de services à l’environnement font ressortir un financement de Dalkia International à hauteur de 2,23 milliards d’euros, alors que ceux de Dalkia France à fin 2012 «intégraient un financement par Veolia Environnement de 1,3 milliard d’euros».

La neutralité de l’opération sur les flux de trésorerie contribuera donc à sécuriser le profil de crédit de Veolia, dont la note BBB+ est sous pression depuis l’an dernier chez S&P et Fitch. La soulte versée par Veolia devrait être entièrement compensée par le remboursement d’un prêt à Dalkia France à hauteur de 570 millions d’euros. En ce qui concerne EDF, «cette opération se traduirait par une amélioration du ratio de dette nette sur excédent brut d’exploitation (Ebitda)», estime le bureau d’analyse crédit.

La finalisation du projet est attendue au plus tard au troisième trimestre 2014, après quoi celui-ci sera soumis aux procédures de consultation des instances représentatives du personnel des deux coactionnaires, à l’aval de leur conseil d’administration respectif et à celui des autorités de la concurrence. La marque Dalkia sera utilisée par les deux groupes pendant 18 mois, puis conservée par EDF qui s’engage simplement à ne pas l’utiliser à l’international pendant 2 ans. En l’absence d’une clause de non concurrence entre les deux groupes, Veolia pourrait donc un jour concurrencer Dalkia en France «sur des activités peu capitalistiques comme l’efficacité énergétique», indique Natixis

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