La moitié du SBF 120 a déjà dépassé ses résultats 2019

Les performances sont contrastées selon les secteurs, souligne l’association de cabinets d’audit ATH. Mais la dynamique positive devrait s’accentuer au second semestre.
Bruno de Roulhac
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Le secteur du luxe, notamment, a enregistré une hausse à la fois du chiffre d’affaires et des résultats par rapport à 2019.  -  RK.

Un an et demi après la première vague de Covid et le grand confinement, le rebond de l’activité, mais surtout l’amélioration de la rentabilité sont bien là. Au premier semestre 2021, le chiffre d’affaires du SBF 120 (90 sociétés analysées) recule de seulement 3,6%, soit 30 milliards d’euros, par rapport aux 842 milliards d’euros enregistrés au premier semestre 2019, et s’affiche 16% au-dessus de celui du premier semestre 2020, selon l’observatoire de l’information financière établi par ATH, une association technique regroupant 26 cabinets d’audit et d’expertise comptable. Surtout, le résultat net cumulé du premier semestre a dépassé de 22% celui de 2019, à 61 milliards, alors que l’indice affichait une perte nette de 9 milliards sur les six premiers mois 2020.

Cette réalité cache cependant des situations très contrastées. ATH distingue quatre catégories. Tout d’abord, les sociétés en plein rebond, qui représentent près de la moitié du périmètre. Ces entreprises, appartenant notamment aux secteursdu luxe, de l’industrie, des technologies, des composants électriques, des services aux ménages, et bancaires, ont enregistré une hausse à la fois de leur chiffre d’affaires et de leurs résultats par rapport à 2019. Elles profitent d’une reprise forte de l’activité notamment en Asie, des aides des pouvoirs publics, tandis que leurs bénéfices récoltent les fruits de leurs efforts de rentabilisation et de leurs plans d’économies. «En l’absence de nouveaux variants et de persistance durable de la pénurie de matières premières, ce rebond de la croissance devrait perdurer, explique Philippe Blin, associé du cabinet Sefac. La manne provenant des fonds d’investissement et des fonds souverains a besoin d’être investie et des pays entiers sont à équiper. Aussi, tous les indicateurs d’une croissance pérenne sont là.»

Des sociétés en souffrance

Ensuite, les secteurs toujours en souffrance, qui pèsent pour un quart de l’ensemble. Ces sociétés, des secteurs de l’aéronautique, de l’automobile et des transports n’ont toujours pas retrouvé leur niveau de chiffre d’affaires et de résultats de 2019. «Les secteurs aéronautique et des loisirs vont rebondir, quand la liberté de déplacement sera pleinement recouvrée», poursuit Philippe Blin. «L’adaptation du transport à la transition climatique, avec des appareils plus économes et plus légers s’accompagnera de l’émergence de start-up qui tireront l’activité vers le haut», ajoute François Aupic, associé chez RSM.

Troisième groupe, représentant 20% du périmètre étudié, sont des sociétés en restructuration ou confrontées à des éléments non-récurrents, avec un bénéfice net qui a dépassé celui de 2019, mais des ventes qui demeurent en-deçà. Airbus, Axa et Arcelor expliquent l’essentiel de cette tendance. «Les effets des restructurations engagés en 2020 portent leurs fruits, constate François Aupic. La baisse du chiffre d’affaires liée à l’arrêt et/ou la cession des activités déficitaires est temporaire, et les ventes devraient maintenant repartir à la hausse. Les entreprises ont fait preuve d’une grande rapidité d’adaptation.»

Enfin, un dernier groupe hétérogène de neuf sociétés enregistre une progression des ventes, tandis que le résultat recule ou stagne. La tendance est donnée par Orange qui affiche une perte nette de 3,8 milliards d’euros «en raison de la dépréciation d’un écart d’acquisition reflétant la révision à la baisse des perspectives à court terme».

Ce bilan semestriel positif devrait se confirmer sur la seconde partie de l’année. «En continuant sur la même dynamique, le chiffre d’affaires du second semestre 2021 devrait dépasser celui de la même période en 2019, anticipe Philippe Blin. Même si l’hôtellerie souffrira durablement, et que certaines industries pâtissent du manque de matières premières et de ressources humaines, la demande est là et justifie notre optimisme. »

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