
La Cour des comptes épingle les dépenses de la CDC

Dans un «référé» publié mardi, la Cour des comptes s’en prend à la dérive des dépenses constatées à la Caisse des dépôts et consignations (CDC). Celles-ci ont augmenté de 23% entre 2007 et 2015, tirés par la hausse de la masse salariale (+35%), passée de 459 à 620 millions d’euros sur la période. Le rapport pointe du doigt « un cumul des avantages de la fonction publique et du secteur privé », « un niveau de rémunération des fonctionnaires très supérieur » à celui des administrations publiques, et surtout le versement irrégulier d’indemnités de départ en retraite aux fonctionnaires du groupe, qui n’y ont légalement pas droit.
S’agissant des dépenses informatiques de la CDC, la Cour les juge «mal pilotées» et fait le constat d’une dérive budgétaire dans la gestion des grands projets.
La Cour reconnaît cependant « des efforts récents dans le sens d’une gestion plus rigoureuse », qu’elle appelle à poursuivre. Dans sa réponse aux sages de la rue Cambon, le directeur général de la Caisse, Pierre-René Lemas, souligne que l’augmentation moyenne annuelle de la masse salariale est limitée à moins de 1% sur la période 2014-2016. L’ancien préfet est arrivé aux commandes de l’institution mi-2014.
La Cour des comptes a publié mardi un deuxième rapport qui concerne cette fois la gestion de la section des fonds d'épargne de la CDC. Celle-ci centralise une partie de l'épargne réglementée, notamment du Livret A, et la réutilise pour financer le logement social ou les collectivités locales. La Cour juge le modèle économique des fonds d'épargne «fragilisé par le contexte macroéconomique et les objectifs contradictoires de l’Etat» et estime nécessaire de cesser ses interventions auprès des collectivités locales dès lors que le marché, en l’occurrence la Sfil et les banques de droit privé, peut assurer ce rôle de financement.
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