
La contestation monte parmi les actionnaires de Facebook

Les Etats ne sont pas les seuls à remettre en question le pouvoir de Facebook et de son PDG Mark Zuckerberg. En raison de la multiplication des controverses ces derniers mois, et de la façon dont Facebook y répond, ISS a recommandé aux actionnaires de voter contre le renouvellement du mandat de Mark Zuckerberg pour affirmer leur mécontentement lors de l’assemblée générale du réseau social qui se tient demain en Californie.
Le mécontentement concernant la gouvernance du groupe cofondé et contrôlé par Mark Zuckerberg est grandissant. Huit résolutions dissidentes ont été déposées par des actionnaires, deux de plus que lors de l’AG 2018.
L’une des revendications qui revient le plus porte sur les droits de vote inégalitaires. Grâce aux droits de vote multiple dont bénéficient les actions de classe B détenues par Mark Zuckerberg, le PDG de Facebook contrôle 51% des droits de vote avec seulement 13% des intérêts économiques. La proposition de résolution 5 appelle ainsi les actionnaires à voter pour la mise en œuvre d’un plan d’élimination progressive des actions de classe B.
Dans sa réponse à la résolution dissidente, Facebook rappelle que cette structure duale a été mise en place en 2009, bien avant l’introduction en Bourse du groupe, et que tous les actionnaires qui ont par la suite acheté des actions de classe A étaient donc parfaitement au courant de ce mécanisme.
Une autre revendication est réapparue cette année : confier la présidence du conseil d’administration de Facebook à un administrateur indépendant, demande déjà présentée en 2017. Les actionnaires à l’origine de cette résolution rappellent que Google, Microsoft ou bien encore Apple ont des directions dissociées, comme 59% des entreprises du S&P 1.500. «Nous pensons que ce manque d’indépendance a contribué aux manquements de Facebook», ce qui a conduit à «de nombreuses controverses» (interférences russes dans les élections américaines, affaire Cambridge Analytica, prolifération de fausses informations…) dont le coût a été supporté par les actionnaires.
En réponse, Facebook rappelle que son conseil comprend un administrateur indépendant référent, ce qui contribue à améliorer la représentation de tous les actionnaires. Le groupe ajoute que cette résolution avait été rejetée en 2017, tout comme la demande d’adoption du système «une action, un droit de vote», repoussée à chaque fois lors des cinq dernières AG. Les pouvoirs de Mark Zuckerberg ne laissent aucune chance aux autres actionnaires.
Plus d'articles du même thème
-
Le président de BP s’apprête à tirer sa révérence sous la pression d’Elliott
Helge Lund quittera le groupe britannique, vraisemblablement en 2026, dans le cadre d’une transition ordonnée. La recherche d’un successeur est désormais lancée. -
Rebondissement pour Scor dans l’affaire Partner Re
Le réassureur Scor est mis en examen, en tant que personne morale, dans le cadre de l’enquête judiciaire pour des faits reprochés à son ancien président Denis Kessler. L’instruction concerne des faits imputés à l’association ASPM accusée de tentative de déstabilisation du groupe Covéa lors de sa procédure de rachat du réassureur Partner Re en 2022. -
Les tribulations de Carrefour crispent le marché et fragilisent son patron
A la peine en Bourse depuis plusieurs années, le distributeur peine à convaincre du bien-fondé de sa stratégie alors que le mandat de son PDG, Alexandre Bompard, arrivera à échéance en 2026.
Sujets d'actualité
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions