La Bourse grimace devant le projet d’offre de Spie sur Equans

Dimitri Delmond
Le dossier de l’IPO de Spie n’a pas suscité la demande espérée. Photo DR.
Le dossier de l’IPO de Spie n’a pas suscité la demande espérée. Photo DR.  - 

Spie a annoncé lundi avoir déposé une offre non engageante auprès d’Engie afin de lui racheter Equans, son activité de services multitechniques.

En réaction à l’annonce du dépôt de cette offre, dont le montant n’a pourtant pas été communiqué et dont le principe était attendu, l’action Spie chute de 3,6%, à 19,83 euros, et accuse le plus fort repli de l’indice SBF 120. « Le marché s’interroge sur la capacité de Spie à intégrer ce véhicule de taille importante », observe un analyste basé à Paris.

« Conformément à sa discipline financière, Spie envisage une structure de financement équilibrée, associant dette et fonds propres, calibrée de façon à préserver la solidité du bilan du groupe », a toutefois précisé l’entreprise.

Spie envisage de financer cette éventuelle acquisition notamment grâce à un apport en fonds propres émanant de Bpifrance et de Clayton Dubilier & Rice (CD&R) et à une augmentation de capital prévoyant le maintien du droit préférentiel de souscription. « La perspective d’une augmentation de capital, pour financer une acquisition qui pourrait se conclure pour un montant proche de 6 milliards d’euros, pèse également sur le cours de Bourse de Spie », ajoute ce même analyste.

Gauthier Louette, le PDG de Spie, a précisé au journal Les Echos que si le groupe venait à remporter les enchères pour Equans, il revendrait ses activités non européennes à CD&R.

« Cette offre non engageante s’inscrit dans un processus concurrentiel et demeure soumise à des travaux de ‘due diligence’ confirmatoire », a ajouté Spie. Le groupe d’ingénierie explique également que ce projet et sa structure financière lui permettrait d’enregistrer une solide progression de son bénéfice net par action dès la finalisation de la transaction.

Propriété d’Engie, Equans rassemble une large gamme de services d’installation et de maintenance dans l'électricité, le chauffage, la ventilation et la climatisation, la réfrigération, la mécanique et la robotique, le numérique ou encore les services généraux («facility management»).

Multiples prétendants

Sur la base des données de 2019, la société réalise un chiffre d’affaires annuel de quelque 12,5 milliards d’euros et un résultat opérationnel courant de 350 millions à 450 millions d’euros. Elle est présente dans 17 pays et emploie 74.000 salariés, dont près de 26.000 en France, représentant ainsi plus de 40% des effectifs d’Engie.

Lors de la présentation de ses résultats du premier semestre en juillet dernier, Engie avait indiqué poursuivre « l’examen de toutes les options » concernant l'évolution de la structure de l’actionnariat d’Equans, qui fait l’objet d’un « intérêt fort ». « Engie prévoit d'être en mesure de fournir des informations actualisées au cours du second semestre, la finalisation de cette opération étant envisagée en 2022 », avait ajouté le groupe le mois dernier.

Parmi les prétendants à la reprise d’Equans figurent également Eiffage et Bouygues, qui ont l’intention de déposer à leur tour une offre de rachat sur ces actifs ce lundi avant l’heure butoir de 17h00, ont indiqué des porte-parole des deux groupes à l’agence Agefi-Dow Jones. Les deux industriels se disent en mesure de financer cette opération sans avoir recours à une augmentation de capital. Le tandem PAI et CVC est également sur les rangs.

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