
Les vues d’Elis sur l’américain Vestis inquiètent les investisseurs

Le titre Elis accuse la plus forte baisse de l’indice SBF 120 vendredi, après que le groupe de blanchisserie industrielle a confirmé discuter d’un rachat du groupe américain Vestis, spécialiste de la location d’uniformes et d’accessoires aux entreprises.
«Elis confirme avoir fait une approche préliminaire auprès de Vestis concernant une potentielle acquisition», a indiqué le groupe, confirmant une information de l’agence Reuters. «Il n’y a aucune garantie que ces discussions aboutissent à la signature d’une transaction ou d’un autre accord», a ajouté le groupe.
L’action Elis a chuté vendredi de 15,7%, à 19,50 euros, tandis que le titre Vestis a clôturé en hausse de 11,8% jeudi à Wall Street, à 15,29 dollars, mais reperdait 5,6% à 14,44 dollars le lendemain.
La plupart des analystes reconnaissent que le rachat de Vestis permettrait au groupe français d’entrer sur le marché très porteur de la location d’uniformes aux Etats-Unis, valorisé par JPMorgan à 42 milliards de dollars.
Risque de levée de fonds
Mais les investisseurs s’inquiètent de l’impact qu’aurait une telle transaction sur le bilan d’Elis. Il s’agirait de la plus importante acquisition de l’histoire du groupe depuis le rachat de son concurrent britannique Berendsen en 2017, pour 2,17 milliards de livres sterling à l'époque. Le marché se méfie aussi vendredi de la stratégie de croissance externe d’Elis, alors que le prix négocié pour le rachat de Berendsen paraissait surévalué.
Elis a précisé vendredi qu’il entendait respecter sa discipline financière, «en termes de montant payé pour l’acquisition». Toute transaction, serait conforme à la politique du groupe en matière d’acquisitions, à savoir le maintien d’une notation «investment grade» et un impact positif sur le bénéfice par action dès la première année, a-t-il ajouté.
Ancienne activité de location d’uniformes de la société de services aux entreprises Aramark, Vestis présente une valeur d’entreprise de 3,3 milliards de dollars, soit environ 3 milliards d’euros. Selon JPMorgan, le bilan d’Elis ne devrait pas lui permettre de financer le rachat de Vestis sur ses fonds propres. Par conséquent, une augmentation de capital serait vraisemblablement nécessaire, estime la banque d’affaires américaine.
TP Icap Midcap rappelle de son côté que le groupe a axé sa communication depuis plusieurs mois sur son désendettement, avec pour objectif affiché de réduire son ratio dette nette sur excédent brut d’exploitation de 3 à 1,8 entre 2020 et 2024. Cette stratégie est d’ailleurs valorisée par le marché, souligne l’intermédiaire financier, alors que l’action Elis venait de retrouver son niveau d’avant le rachat Berendsen.
A lire aussi: Le Lac d’argent jette son dévolu sur Elis
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