
EDF précisera sa nouvelle organisation fin 2019

C’est, avec les tarifs et la préparation d’une version 2 du réacteur nucléaire EPR, le troisième grand chantier du prochain mandat de Jean-Bernard Lévy, dont la reconduction à la tête d’EDF lors de la prochaine AG ne fait plus de doute. Le PDG du producteur d’électricité a annoncé ce matin, lors de la présentation des résultats 2018, que le groupe soumettra une proposition de nouvelle organisation au plus tard six mois après la publication du décret d’adoption de la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), ce qui devrait conduire en fin d’année 2019.
Jean-Bernard Lévy n’a fourni aucun détail sur la forme que pourrait prendre la réorganisation d’EDF. Il a simplement insisté sur le fait de maintenir un « groupe intégré », ce qui exclut une scission totale entre actifs de productions classiques (essentiellement nucléaires) et renouvelables.
« Certains actifs de production sont des actifs de souveraineté qui s’inscrivent dans la très longue durée, quasiment un siècle entre la gestation d’un projet et le démantèlement - les installations nucléaires par exemple », a souligné le PDG. « D’autres actifs s’inscrivent dans la transition énergétique décentralisée, avec des renouvelables proches des territoires, des services d’efficacité énergétique, la numérisation des relations avec nos clients et les réseaux (...) et sont d’une toute autre nature d’investissement », a-t-il ajouté.
Le schéma évoqué depuis la présentation de la PPE en novembre dernier évoque la constitution d’une société publique chapeautant deux filiales opérationnelles : l’une dotée des centrales nucléaires et de la vente d’électricité, l’autre en charge des énergies renouvelables. La société regroupant les centrales nucléaires bénéficierait d’un prix de l’électricité régulé, ce qui passera par une réforme du dispositif actuel (Arenh, accès régulé au nucléaire historique). La filiale dans les énergies renouvelables pourrait être monétisée grâce à l’entrée d’investisseurs minoritaires.
Pour permettre la mise en place de cette organisation, la présidence de la République avait évoqué en novembre l’idée d’un renforcement de l’Etat au capital d’EDF. L’Agence des participations de l’Etat (APE) détient actuellement 83,66% du capital d’EDF. Les parts entre les mains du public valent 6,9 milliards d’euros ce matin.
Pour faciliter cette transformation, sachant que les finances d’EDF restent contraintes (voir encadré), l’Etat s’est engagé lors du conseil d’administration d’hier, à percevoir les dividendes en actions. Cela porte sur le solde du dividende 2018 ainsi que sur les coupons qui seront payés au titres des exercices 2019 et 2020. Outre l’économie de cash, cette mesure renforcera mécaniquement les fonds propres d’EDF.
{"title":"Les pr\u00e9visions financi\u00e8res pour 2019 d\u00e9\u00e7oivent»,"body":{"value":"Le cours de l’action EDF chute de 5,46% \u00e0 14 euros ce midi \u00e0 la Bourse de Paris en raison de perspectives de r\u00e9sultats inf\u00e9rieures aux attentes pour 2019. Le producteur d'\u00e9lectricit\u00e9 table sur un r\u00e9sultat brut d’exploitation (Ebitda) compris entre 15,3 milliards et 16 milliards d’euros en 2019 mais son PDG, Jean-Bernard L\u00e9vy, a esp\u00e9r\u00e9 qu’il se situe \u00e0 \u00ab un autre endroit de la fourchette que le point bas \u00bb<\/em>, qui correspond \u00e0 une stagnation par rapport \u00e0 2018 (15,27 milliards d’euros). Les pr\u00e9visions d’EDF pour 2019 sont \u00ab catastrophiques \u00bb<\/em> m\u00eame si ses b\u00e9n\u00e9fices pour 2018 ont d\u00e9pass\u00e9 les attentes, ont r\u00e9agi les analystes de RBC Capital Markets. Le consensus tablait en moyenne sur un Ebitda de 16,4 milliards pour 2019. EDF proposera lors de la prochaine assembl\u00e9e g\u00e9n\u00e9rale un dividende en baisse, \u00e0 0,31 euro par action contre 0,46 euro par action en 2017. Cela repr\u00e9sente un taux de distribution de 50%. Pour la p\u00e9riode 2019-2020, EDF vise un taux de distribution de 45% \u00e0 50% de son r\u00e9sultat net.<\/p>\n»,"format":"light_html"}}
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