
De nouvelles restructurations se profilent chez Vivarte

La semaine s’annonce difficile pour les 17.000 salariés des différentes enseignes de Vivarte. A l’occasion d’un comité de groupe extraordinaire convoqué cet après-midi, Patrick Puy, le PDG du groupe d’habillement, devrait annoncer de nouvelles restructurations. Des comités centraux d’entreprise sont également prévus demain et mercredi à La Halle et La Halle aux chaussures ainsi que chez Naf Naf et dans les sociétés regroupant les fonctions support ou logistique de plusieurs enseignes (Kookaï, Chevignon, Naf Naf…).
L’ordre du jour envoyé aux représentants du personnel ne donne aucune précision sur les mesures envisagées mais les syndicats s’attendent à l’annonce d’un projet de fusion entre La Halle et La Halle aux chaussures. Le précédent plan de sauvegarde de l’emploi avait conduit à plus de 150 départs au siège de La Halle, rappelle une source syndicale. Le rapprochement des deux structures viserait à réduire un peu plus les charges et à vendre de nouveaux magasins.
La direction devrait aussi annoncer la vente de plusieurs actifs. Pataugas, dont le mandat de cession a été confié l’an dernier à la banque Clearwater (ex-Easton), aurait trouvé preneur, indique une source à L’Agefi. Officiellement à vendre, Chevignon et Kookaï pourraient être repris dans les prochaines semaines, a récemment annoncé Patrick Puy aux salariés. André pourrait rejoindre la liste des actifs à céder, même si la direction a démenti tout projet de vente de l’enseigne. Enfin, les magasins espagnols Merkal et Fosco devraient aussi quitter le périmètre.
«Quel est le plan de la direction et des actionnaires-créanciers, sinon de démanteler le groupe ?», lance Jean-Louis Alfred, responsable CFDT. Les deux tiers des produits de cessions vont automatiquement au remboursement de la dette. Et malgré l’apport lors de la remise à plat financière de 2014 de 500 millions d’euros de dette dite new money pour relancer le groupe, peu de projets ont été initiés, les ressources servant avant tout à payer la restructuration.
Fin août 2016, à la clôture du dernier exercice, Vivarte disposait encore de 300 millions d’euros de cette dette qui paie aux actionnaires-créanciers 4% d’intérêts annuels au-dessus de l’Euribor, majorés de 7% d’intérêts capitalisés payables à la maturité de l’emprunt en octobre 2019. Sous mandat ad hoc depuis juillet 2016, le groupe porte aussi 809 millions d’euros de dette renégociée mais dont la valeur s’est effondrée dans la perspective d’un abandon certain.
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