
Casino confie la tête de Monoprix à l’ancien dirigeant de Darty

Son nom circulait depuis quelques semaines. Casino a confirmé vendredi 19 août la nomination de Régis Schultz, l’ex-directeur général de Darty, à la tête de Monoprix. Il a pris ses fonctions dès le lundi suivant et intègre également le comité exécutif de Casino. Monoprix n’avait plus de président depuis la démission de Stéphane Maquaire en février, parti diriger le groupe de distribution de vêtements et chaussures Vivarte.
Agé de 47 ans, Régis Schultz est un spécialiste du monde de la distribution et de la grande consommation. Avant de prendre la direction opérationnelle du groupe d'électroménager Darty dans l’Hexagone en 2013, il a travaillé chez Pernod-Ricard, puis chez Kingfisher où il a occupé des postes dans les enseignes Castorama, B and Q et But. Il a ensuite dirigé le redressement de Darty avant que l’enseigne ne soit rachetée avant l'été par la Fnac, au terme d’un bras de fer boursier avec le distributeur Steinhoff.
Selon les analystes crédit de BNP Paribas, la nomination de Régis Schultz démontre que Casino se préoccupe de «la montée des pressions sur Monoprix». Cette enseigne, qui compte 600 magasins pour un chiffre d’affaires annuel de 5 milliards d’euros, est le principal moteur du groupe de distribution en France. Les analystes d’Oddo estiment qu’elle génère à elle seule 68% du résultat d’exploitation (Ebit) de Casino en France. Casino est entré au capital de Monoprix en 1997, est monté à 50% du capital en 2000 avant d’en devenir l’unique propriétaire en 2013.
Très présent en centre-ville, Monoprix a vu la concurrence se renforcer sur le segment des supermarchés de proximité urbains, notamment à Paris où le distributeur se partage le leadership avec Leaderprice, autre enseigne du groupe Casino.
Cette compétition risque de monter d’un cran avec le récent lancement en France de Prime Now, le service de livraison d’Amazon. Selon les premières constatations des analystes de Raymond James, Prime Now est 25% moins cher que Monoprix. Le service reste pour l’instant relativement confidentiel, ouvert à Paris uniquement. Mais l’expérience à l’étranger montre qu’Amazon a réussi ainsi à prendre 1% du marché de la distribution alimentaire aux Etats-Unis. Sa part pourrait monter à 2,5% d’ici à cinq ans.
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