
Assystem innove pour renforcer sa structure de bilan
Les «Odirnanes» se font une place dans le jargon financier. Assystem a émis hier pour 140 millions d’euros de ces instruments hybrides (hors option de surallocation), équivalents à des obligations à option de remboursement en numéraire et/ou en actions nouvelles et/ou existantes (Ornane), mais à durée indéterminée. Le produit de l’émission lui a servi à racheter par anticipation 59 millions d’euros d’Ornanes existantes qui arrivaient à échéance le 1er janvier 2017, sur un total de 89 millions.
L’intérêt de l’opération va au-delà: les titres viendront renforcer les fonds propres de la société d’ingénierie, ce qui donnera à celle-ci plus de latitude pour mener sa politique de croissance externe.
«Il s’agit d’obligations convertibles perpétuelles, explique Cyril Kammoun, président d’Aforge Degroof Finance, qui a dirigé l’opération avec le CM-CIC et la Société Générale. Les titres peuvent être convertis pendant les sept premières années, puis le coupon à taux fixe passe à taux flottant avec un mécanisme de step-up. Enfin, l’émetteur peut suspendre à sa main le paiement des coupons, à condition qu’il ne verse pas de dividende. Ces caractéristiques permettent un traitement comptable à 100% en capitaux propres en normes IFRS».
La transaction rappelle le placement d’Océanes perpétuelles réalisé fin 2007 par Steria, à deux différences près. Les Ornanes autorisent un remboursement en cash pour la valeur nominale des obligations, contrairement aux Océanes, et Assystem a émis des titres seniors, alors que ceux de Steria étaient subordonnés.
Pour l’investisseur, ces titres procurent un rendement plus élevé que des convertibles classiques, dont certaines se placent aujourd’hui à coupon zéro, comme l’Ornane d’Unibail-Rodamco le mois dernier. Proposé entre 4,25% et 5%, le coupon est finalement ressorti à 4,5%. La prime d'émission est de 30%, en milieu de fourchette. La taille initiale du placement était de 120 millions d’euros. Le papier a été placé auprès de fonds d’obligations convertibles, majoritairement en France.
Assystem boucle ainsi la deuxième phase d’une réorganisation financière entamée fin 2013. Le PDG de la société, Dominique Louis, s’est associé à Salvepar pour lancer une OPA sur son groupe et sortir au passage Bpifrance. Il détient désormais plus de 56% du capital.
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