
Alstom attend le feu vert de ses actionnaires à son mariage avec Siemens

C’est une assemblée générale très attendue qui se tient ce mardi à 14 heures à la Maison de la Mutualité à Paris. Les actionnaires d’Alstom sont appelés à approuver la fusion du groupe ferroviaire français avec la branche mobilité de l’allemand Siemens. Ce projet de création d’un champion européen du rail pour faire face à la concurrence du chinois CRRC a encore été qualifié de «fantastique exemple» par le ministre de l’Economie Bruno Le Maire lors des rencontres de Paris Europlace il y a quelques jours, mais la structure de la transaction continue à faire couler beaucoup d’encre. Vendue comme un mariage «entre égaux», l’opération donne de fait à Siemens le pouvoir sur Alstom, avec 50,1% du capital et 6 administrateurs sur 11. Après l’apport de Siemens Mobility à Siemens, il est prévu que les actionnaires actuels du groupe français touchent deux dividendes spéciaux de 4 euros chacun.
Si Bouygues, premier actionnaire avec 27,94% du capital et 28,75% des droits de vote soutient l’opération, Proxinvest recommande de s’y opposer. «L’intérêt stratégique du rapprochement semble réel mais l’opération ne permet pas aux actionnaires d’Alstom d’être indemnisés d’une réelle prime de contrôle à laquelle ils auraient le droit : la prime de contrôle implicite ne s’élève en effet qu’à 13%, selon l’agence de conseil en vote, et le manque à gagner est ainsi évalué à un minimum de 1,1 milliard d’euros.» La future rémunération d’Henri Poupart-Lafarge, actuel PDG d’Alstom et directeur général du futur ensemble, en hausse, fait aussi tiquer Proxinvest et son équivalent britannique Pensions & Investment Research Consultants.
Si les actionnaires approuvent l’opération, les deux groupes seront encore loin du but. La Commission européenne a décidé le 13 juillet d’ouvrir une enquête approfondie jusqu’au 21 novembre sur le projet de rapprochement, en raison du refus d’Alstom et Siemens de présenter des concessions. Dans son communiqué, Bruxelles dit craindre que la concentration ne réduise la concurrence pour la fourniture de plusieurs types de trains et de systèmes de signalisation. Ses services jugent «peu probable que de nouveaux concurrents, en particulier d'éventuels fournisseurs chinois, fassent leur entrée dans un avenir prévisible» sur ces marchés en Europe. Alstom et Siemens ont réagi en précisant qu’ils espèrent concrétiser leur projet au premier semestre 2019.
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