
ADP plonge de 13% après des ventes de titres à prix cassé

Douche froide pour Groupe ADP et ses actionnaires. Le titre de l’exploitant français d’aéroports chute de 13% à 128,5 euros mardi en fin de matinée, le marché ayant mal accueilli le prix de cession de la participation résiduelle de 3,91% que le néerlandais Royal Schiphol Group (RSG) détenait dans ADP.
Cette cession a été effectuée dans le cadre d’un placement accéléré auprès d’investisseurs institutionnels au prix de 133 euros par action, a annoncé Groupe ADP mardi matin, un montant représentant une ristourne de 10% par rapport au cours de clôture de lundi, qui s'établissait à 147,65 euros.
Dans une note publiée avant l’annonce du résultat du placement, JPMorgan mettait en garde les investisseurs contre la valorisation jugée trop élevée d’ADP, qui présentait un multiple valeur d’entreprise/excédent brut d’exploitation (Ebitda) attendu en 2023 de 12,7 fois, contre 11 fois en moyenne pour les aéroports. Pour la banque, cette prime s’expliquait par l’espoir d’une privatisation potentielle et par le résultat du dénouement de la participation avec Schiphol. Or, anticipait à juste titre JPMorgan, cette transaction était susceptible de mettre en évidence une valorisation plus faible que le cours de lundi soir.
Pas de candidat sérieux
RBC Capital Markets estime de son côté que RSG a été contraint de sortir d’ADP par petits blocs car aucun candidat sérieux pour l’ensemble de sa participation ne s’est présenté, ce qui ternit l’image de l’action ADP.
En novembre, RSG, qui détenait alors 8% d’ADP, avait déjà cédé 2,5% du capital à Crédit Agricole Assurances et 1,59% au fonds de pension Canada Pension Plan Investment Board (CPP Invesment Board). Le propriétaire de l’aéroport d’Amsterdam ne possède plus aucun titre ADP après la cession annoncée ce mardi.
Conformément à l’accord de dénouement des participations croisées qui avait été conclu entre les deux groupes fin 2008, RSG acquerra prochainement ses propres titres détenus par Groupe ADP. Pour le groupe français, le produit de cette transaction s'élèvera à environ 420 millions d’euros. Il permettra à «Groupe ADP de saisir, de manière sélective, d'éventuelles opportunités de développement à l’international tout en poursuivant sa trajectoire de désendettement», a souligné l’entreprise.
Groupe ADP vise un ratio dette nette sur excédent brut d’exploitation compris entre 5 et 5,5 en 2022, puis entre 4,5 et 5 en 2025.
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