
Xavier Rolet quitte une Bourse de Londres en pleine croissance

Cette fois-ci sera la bonne, à coup sûr. Le directeur général du London Stock Exchange (LSE), Xavier Rolet, qui avait annoncé début 2017 sa volonté de quitter ses fonctions, était finalement resté en poste en raison de l’échec de la fusion avec Deutsche Börse, annoncé en mars. Ce jeudi, le groupe a annoncé son départ effectif avant la fin de l’année 2018, et cette annonce n’aura pas de raison d’être remise en cause. Xavier Rolet, qui aura 59 ans fin 2018, avait déjà évoqué sa volonté de laisser sa place à de plus jeunes dirigeants. Il participera au choix de son successeur, dont le LSE dit qu’il pourrait être trouvé aussi bien en interne qu’en externe. Le responsable de l’activité «data» du groupe, Mark Makepeace, pourrait lui succéder, selon le Financial Times.
Xavier Rolet a largement contribué à transformer le LSE, depuis son arrivée à sa tête en 2009. D’une bourse tournée vers les actions britanniques, il a fait un groupe à l’activité de trading diversifié (y compris la compensation), à laquelle il a associé la fourniture de données (qui représente à elle seule 37% du chiffre d’affaires). La Bourse de Londres gère désormais celle de Milan, a racheté la majorité de LCH, une plus grandes chambres de compensation de swaps, le spécialiste des indices Russell, ainsi que les indices FTSE.
Cette croissance externe a largement contribué à la hausse de la capitalisation boursière du LSE : le groupe valait 800 millions de livres en 2009, sa valeur atteint désormais 14 milliards de livres. Mais la croissance est aussi interne, et elle continue : sur les neuf premiers mois de l’année, le chiffre d’affaires a progressé de 18%, à 1,29 milliard de livres, a annoncé l’opérateur ce jeudi. Au premier semestre, la plus forte croissance était celle de l’activité compensation(+17% sur un an).
Les neuf années de Xavier Rolet à la tête du groupe boursier ont été aussi marquées par quelques échecs cuisants, comme celui à l'été 2011 de la fusion envisagée avec la Bourse de Toronto. Et surtout, celui, en mars dernier, du projet ambitieux de mariage avec l’opérateur de la Bourse de Francfort, Deutsche Börse. L’opération a été apparemment bloquée par Commission européenne. En réalité, Xavier Rolet entrevoyait les difficultés politiques à venir, notamment en Allemagne, dans un contexte rendu difficile par le Brexit. Il a donc préféré stopper net le projet, en refusant toute concession à la Commission de Bruxelles.
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