
Washington s’oriente vers deux années de blocage politique

Les électeurs américains renouvelleront demain l’ensemble de la Chambre des représentants et un tiers du Sénat. Les démocrates sont les grands favoris pour la Chambre, le site de prédictions électorales Fivethirtyeight leur donnant 6 chances sur 7 d’obtenir la majorité des sièges. La situation est inversée au Sénat, où les républicains bénéficient d’une carte électorale particulièrement favorable cette année. Une cohabitation entre un Congrès divisé et un Président républicain apparaît ainsi comme le scénario le plus probable, ce qui amènerait probablement à un blocage politique au niveau fédéral. Mais quel que ce soit le résultat, «les impacts politiques probables sont mineurs, et ne présentent pas de risque significatif pour la croissance américaine», estiment les analystes d’Unigestion.
En effet, mêmes s’ils remportaient la majorité dans les deux chambres du Congrès, les démocrates ne disposeraient pas des voix nécessaires pour passer outre un veto présidentiel. La réforme fiscale, seule avancée législative d’envergure des républicains au cours des deux dernières années, ne pourra pas être remise en cause. L’agenda réglementaire est quant à lui entre les mains des agences fédérales, dont les dirigeants sont nommés par Donald Trump. L’allégement de la réglementation devrait donc continuer au même rythme. Tout au plus les démocrates disposeront de davantage d’influence sur le budget, «augmentant le risque de voir des lois absolument nécessaires être votées via des ‘accords de dernière minute‘, ce qui pourrait être déstabilisateur pour les marchés sur le moment», estime UBS. Une réaction négative des marchés actions américains en cas de succès électoral des démocrates offrirait donc «une opportunité d’achat» selon Unigestion, qui «ne voit pas les fondamentaux évoluer significativement» dans tous les cas.
Si les républicains parviennent à conserver le contrôle du Congrès, en revanche, «les actions américaines vont probablement grimper et les taux monter alors que l’incertitude reculera et que les marchés anticiperont davantage de baisses d’impôts et de dérégulation», avance Unigestion. Mais compte tenu des dissensions internes au parti républicain, ce scénario aura peu de chances d’aboutir à des réformes d’ampleur, que ce soit sur les infrastructures, la protection sociale ou l’immigration.
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