Virgin Galactic s’envole sur les marchés

L’action de l’entreprise de tourisme spatial a bondi de 23% mercredi. Les short sellers se positionnent pour parier sur un retournement.
Capucine Cousin

Virgin Galactic semble franchir la stratosphère en Bourse. Le cours de l’entreprise de tourisme spatial a bondi de 23% mercredi, pour atteindre une valeur de 37,32 dollars par action – contre seulement 7,22 dollars, lors de son plus bas en décembre dernier. Un véritable engouement boursier pour la start-up, qui a vu son cours grimper de 292% depuis son entrée en Bourse fin octobre dernier. Sa capitalisation boursière est portée à près de 7,5 milliards de dollars (6,94 milliards d’euros). Ses fondateurs la valorisaient l’été dernier 1,5 milliard de dollars.

Cette ascension fulgurante ne pouvait que séduire les short sellers, ces adeptes des «ventes à découvert», pour vendre des titres dont ils anticipent la baisse. Ce phénomène a alimenté les comparaisons avec l’action Tesla, qui a aussi bondi ces derniers mois, et est très travaillée aussi par les short sellers. «Je surnomme cela Tesla Junior parce que Virgin Galactic a tous les signes la prédisposant à devenir une action culte (« cult stock ») sur le long terme et sur le court terme», indique Ihor Dusaniwsky, directeur général de la firme d’analyse financière S3 Partners, cité par Reuters.

De fait, Virgin Galactic, société largement déficitaire, est portée par la spéculation sur ses gains futurs plutôt que sur les fondamentaux. En novembre dernier, pour ses résultats trimestriels, le groupe annonçait 830.000 dollars de chiffre d’affaires, pour une perte opérationnelle de 51,9 millions de dollars et une perte nette de 51,47 millions de dollars.

La valeur des ventes à découvert sur Virgin Galactic a atteint un record de 500 millions de dollars mardi, après que son cours a touché son propre record, selon S3 Partners. Mercredi, les traders ont payé l’équivalent d’un taux d’intérêt annuel de 34% pour emprunter des actions Virgin Galactic afin de faire de nouvelles ventes à découvert.

Dès son arrivée à Wall Street, la création du milliardaire britannique Richard Branson avait suscité la curiosité des investisseurs, par son seul mode d’entrée sur le marché – plutôt qu’une IPO traditionnelle, elle a fait appel au marché via une fusion avec le véhicule déjà coté Social Capital Hedosophie (SCH). Son activité même, le secteur naissant de l’économie spatiale privée, séduit : Richard Branson ambitionne de faire payer 250.000 dollars à d’autres nantis pour passer, a priori à partir de 2020, quelques minutes en apesanteur dans la basse thermosphère.

Sur ce secteur naissant, Richard Branson est en concurrence avec SpaceX, d’Elon Musk, et Blue Origin de Jeff Bezos, le CEO d’Amazon, qui a déjà décroché des contrats avec la Nasa.

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