
Une nouvelle hausse des taux sera nécessaire en mai selon le chef économiste de la BCE

Le chef économiste de la Banque centrale européenne (BCE), Philip Lane, estime que l’institution devra procéder à une nouvelle hausse de ses taux directeurs la semaine prochaine, l'économie de la zone euro se montrant résiliente et l’inflation restant supérieure à l’objectif de 2% de la BCE.
«Pour la prochaine réunion du 4 mai, les données actuelles indiquent qu’il faudra augmenter de nouveau les taux d’intérêt. Ce n’est pas encore le moment d’arrêter», a indiqué le banquier central lors d’un entretien accordé au journal Le Monde et publié sur le site Internet de la BCE. «Au-delà, je n’ai pas de boule de cristal, nous dépendrons des données économiques. Mais l’analyse suggère qu’il ne serait pas approprié de garder notre taux de dépôt au niveau actuel de 3%», a-t-il poursuivi.
«Il est important que la BCE augmente ses taux d’intérêt pour s’assurer que l’inflation revienne au plus tôt à 2%» afin d'éviter que l’inflation devienne «durablement ancrée», a martelé Philip Lane lors de l’entretien.
Baisse de la demande de prêts immobiliers
Le banquier central a souligné que les hausses de taux mises en œuvre par la BCE depuis juillet 2022 commençaient à avoir des effets.
«Les marchés et les banques commencent à imposer des taux d’intérêt beaucoup plus élevés. En conséquence, pour les ménages, nous constatons une forte baisse de la demande de prêts immobiliers. Pour les entreprises, nous voyons une baisse significative des investissements», a-t-il détaillé.
«La hausse des taux d’intérêt a également aidé à une forte appréciation de l’euro. Tous ces impacts vont continuer à se diffuser dans l'économie progressivement, ce n’est pas fini», a ajouté le responsable.
A lire aussi: La BCE s’inquiète du rôle croissant des fonds sur le marché immobilier
Plus d'articles du même thème
-
EXCLUSIF
Les gestionnaires de taux contiennent leur panique
Les prévisionnistes de L’Agefi tendent à ajouter une baisse de taux à six mois tout en diminuant leurs prévisions pour les taux longs aux Etats-Unis et en augmentant celles sur la zone euro. -
L’emploi américain, une bonne nouvelle dans une période troublée
Les chiffres du rapport mensuel sur le marché du travail ressortent plutôt bons pour le mois de mars. Le détail confirme encore une dynamique faible de l’économie américaine, sans prendre encore en compte les effets des licenciements déjà effectués dans le secteur public, ni ceux liés aux risques économiques résultant de la hausse des droits de douane. -
Les craintes d’inflation s’emballent aux Etats-Unis
La perspective d’une vague de tarifs douaniers à compter du 2 avril inquiète les entreprises et les ménages américains qui anticipent une nouvelle hausse de l’inflation. Les prévisions à court terme des marchés atteignent un plus haut de deux ans. Tout dépendra de l’impact du ralentissement.
Sujets d'actualité
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions