
Theresa May veut réviser le «backstop» irlandais avec l’UE

Pour beaucoup d’observateurs, le plan B présenté hier par la Première ministre britannique devant la Chambre des Communes ressemblait à s’y méprendre au plan A, rejeté la semaine dernière massivement par le Parlement. Theresa May a cependant apporté quelques modifications : la Première ministre s’est ainsi engagée à continuer les pourparlers avec les différents partis politiques britanniques, et tout particulièrement le DUP, le parti unioniste irlandais, sur la question épineuse du backstop (filet de sécurité) en Irlande. «Il reste encore deux problèmes centraux : la crainte que nous puissions restés piégés de façon permanente dans le backstop et des préoccupations sur son impact potentiel sur notre union si l’Irlande du Nord est traitée différemment du reste du Royaume-Uni», a-t-elle admis. Sitôt ces discussions achevées, la Première ministre s’est engagée à en partager les conclusions avec l’UE.
Un peu plus tôt dans l’après-midi, le négociateur en chef du Brexit Michel Barnier avait cependant réfuté toute tentative de renégociation du backstop en signalant que l’accord de retrait était le «meilleur deal possible» et avait appelé à davantage se concentrer sur une relation post-Brexit «plus ambitieuse».
Theresa May a également promis d’être davantage à l’écoute du Parlement au cours de la deuxième étape du processus, qui consiste à définir la relation future entre les deux blocs. Les citoyens européens n’ont pas été oubliés : la Première ministre est revenue sur la décision d’imposer des frais de 65 livres pour tout citoyen européen demandant à compter du 30 mars prochain un settled status, un droit de résidence dédié aux citoyens européens.
Pas question, en revanche, selon la Première ministre, d’écarter la possibilité d’une absence d’accord, comme le demande le parti travailliste. Theresa May a expliqué que les deux seules façons de l’éviter étaient d’approuver l’accord avec l’UE ou de révoquer l’Article 50. Or, la révocation irait, selon elle, à l’encontre du résultat du référendum. Theresa May n’a pas davantage retenu l’option d’un deuxième référendum, lequel supposerait une extension de l’Article 50 et l’élection de nouveaux députés britanniques au Parlement européen lors des prochaines élections : «je ne pense pas qu’il y ait une majorité [aux Communes, ndlr] qui soutienne un deuxième référendum», a-t-elle souligné. La Première ministre a annoncé qu’elle déposerait une motion sur ce plan B, destinée à être discutée et votée devant la Chambre des Communes le 29 janvier prochain.
Plus d'articles du même thème
-
Le flou règne sur les taxes qui seront réellement payées
Les annonces de mercredi soir ne permettent toujours pas d’avoir une vision très claire des tarifs douaniers qui seront réellement appliqués à partir du 9 avril. Les négociations risquent d’être compliquées. -
Mar-a-Lago, l’improbable révolution monétaire de Donald Trump
Suivant la doctrine de son conseiller Stephen Miran, Donald Trump chercherait à nouer un nouvel accord mondial sur les changes, comparable aux accords du Plaza de 1985. Ses objectifs : déprécier le dollar et réduire le déficit commercial américain à long terme, sans pour autant menacer le financement du déficit des Etats-Unis. Cette quadrature du cercle peut expliquer la menace de droits de douane et de retrait du parapluie militaire américain envers les pays jugés non coopératifs, mais nombre d’économistes la jugent très difficile à résoudre. -
Les inquiétudes autour des droits de douane propulsent le cuivre vers des records
Les cours du cuivre ont atteint des records mercredi sur les marchés américains. Ils ont baissé à Londres dans le même temps, accentuant la dislocation du marché au niveau mondial.
Sujets d'actualité
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions