
Theresa May ouvre la porte à un report du Brexit

La Première ministre britannique, Theresa May, a annoncé mardi qu’elle laisserait aux députés le choix d’un éventuel report « court et limité » du Brexit pour éviter une sortie sans accord de l’Union européenne, le 29 mars, au cas où son projet de retrait serait une nouvelle fois rejeté par le Parlement de Westminster. Si les élus choisissent de décaler la date du Brexit, initialement prévu pour le 29 mars, ce report devra ensuite être accepté par l’Union européenne.
Celle-ci s’est montrée relativement ouverte ces derniers jours à un possible report. Lundi, le président du conseil européen, Donald Tusk, avait déclaré qu’« un délai serait une solution rationnelle ». « Si une demande pour un report de la date du Brexit est présentée, elle sera étudiée favorablement », a réagi auprès de Reuters un haut responsable européen après le discours de Theresa May aux Communes : « Une extension de quelques mois serait relativement simple ».
Avant d’arriver à cette solution, la dirigeante conservatrice procédera en trois étapes. Elle soumettra au vote du Parlement une version modifiée de l’accord de divorce qu’elle avait signé fin novembre avec Bruxelles et que le Parlement avait massivement rejeté mi-janvier. Si cette version modifiée est rejetée par les députés, elle leur demandera le 13 mars s’ils veulent sortir de l’UE sans accord. S’il refusent, alors elle soumettra le 14 mars au vote une motion demandant « si le Parlement veut une extension courte et limitée de l’Article 50 » du Traité de Lisbonne dont l’exercice avait formellement enclenché le processus de sortie il y a près de deux ans dans la foulée du référendum de juin 2016.
Theresa May a répété qu’elle était personnellement opposée à un report du Brexit et souligné que celui-ci ne pourrait pas aller au-delà de juin car dans le cas contraire, le Royaume-Uni devrait participer aux élections européennes de fin mai. Mais elle a cédé à la pression venant de son propre parti. Trois secrétaires d’Etat ont écrit mardi une tribune dans le Daily Mail pour l’implorer de prolonger l’article 50 si aucun accord n’est adopté par le Parlement dans les temps. Dans le cas contraire, ils menaçaient de démissionner.
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