
SmartAngels et BNP Paribas expérimentent la blockchain
La blockchain commence peu à peu à dépasser le stade des prophéties pour s’attaquer à des applications concrètes. Le marché des titres non cotés, peu réglementé et sans dépositaire central, constitue un terrain d’expérimentations idéal pour la technologie du registre décentralisé. SmartAngels et BNP Paribas Securities Services (BP2S) l’ont bien compris ; la plate-forme de crowdfunding en capital et le spécialiste des métiers titres annoncent le lancement d’un projet pilote au deuxième semestre 2016.
Objectif ? Tenir pour la fin de l’année un registre de titres non cotés d'émetteurs financés via SmartAngels sur une blockchain privée. «La gestion d’un registre de titres non cotés est très artisanale aujourd’hui ; elle est généralement assurée par les avocats ou les conseils des émetteurs. La technologie blockchain permet d’optimiser la relation entre les émetteurs et ses actionnaires en la rendant fluide, sécurité et instantanée», explique Benoît Bazzocchi, fondateur de SmartAngels. L’authenticité du registre sera ainsi garantie par le consensus avec la délivrance de e-certificats dans le contexte d’une augmentation attendue des volumes.
Tout reste à bâtir : l’identité et le nombre de parties prenantes au dispositif ou encore la solution technologique. «Nous n’avons pas de religion en ce qui concerne le choix du protocole blockchain que nous utiliserons. Nous avons déjà étudié les protocoles NXT et Ethereum et effectué des premiers tests», indique Marc Younes, responsable développement produit chez BP2S. Au-delà de la tenue d’un registre, la blockchain favorisera la mise en place d’un marché secondaire. Un sujet majeur pour le crowdfunding.
Pour SmartAngels et BP2S, cette liquidité favorisée par la blockchain se fera dans un premier temps purement de gré à gré. «Le Nasdaq Linq a montré qu’il était possible de développer une place de marché pour les titres non cotés en se basant sur une blockchain, très probablement celle de bitcoin», écrivent dans une note de position récente Kramer Levin, Croissance Plus et PME Finance. Afin de clarifier l’environnement juridique, ces observateurs réclament une mesure législative dans le cas du règlement-livraison permettant de reconnaître la technologie blockchain comme une preuve authentique au regard de la loi. Une reconnaissance qui contribuerait par ailleurs à l'émergence d’acteurs dans les «smart contracts».
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