
Réflexions sur la réforme fiscale des Etats-Unis

Christian Parisot, chief economist, head of global research, Aurel BGC
Réforme fiscale et anticipations d’inflation, c’est la clé. Le niveau actuel de valorisation de Wall Street intègre en partie un espoir de baisse d’impôt sur les sociétés. Mais il est difficile d’anticiper un bear market si cette réforme venait à échouer. Du côté du marché obligataire, les investisseurs sont perplexes quant à l’impact sur l’économie. Par exemple, la réduction de l’impôt sur les bénéfices des sociétés améliore la rentabilité du capital et donc devrait relancer l’investissement. La croissance serait alors plus forte mais les capacités d’offre augmenteraient : la croissance potentielle serait plus élevée, un élément non inflationniste. Toutefois, si les entreprises n’investissent pas plus, en partie parce qu’elles manquent de « capital humain », alors elles verseront ce cadeau fiscal à leurs actionnaires. Dans cette hypothèse, la baisse de l’IS profiterait essentiellement au revenu des ménages. Dans ce cas, entre les baisses d’impôt sur le revenus et la hausse des dividendes, l’impact de cette réforme fiscale serait essentiellement sur la consommation. Les programmes de rachats d’actions pourraient avoir un impact sur la valorisation de Wall Street et se transmettre, éventuellement, sur la consommation, via un « effet richesse ».
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