
Paris propose un compromis sur les «coronabonds»

La France tente de trouver une issue à l’impasse actuelle sur les moyens de financer en commun, à l’échelle européenne, le coût économique de l’épidémie de Covid-19.
Dans un entretien au Financial Times, le ministre français de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, propose un compromis. «Disposer d’un fonds, disons pour cinq ou dix ans - pour une période limitée - avec la possibilité d’avoir de la dette mutualisée mais uniquement au sein de ce fonds, pourrait être plus acceptables pour d’autres pays et pourrait donc être une solution», explique Bruno Le Maire.
Jusqu’à présent l’Allemagne et les Pays-Bas se sont opposés à l’idée de mutualiser la dette européenne. «Essayons de penser à ce type de possibilité hors de ce cadre, pour une période limitée dans le temps, en se concentrant sur l’objectif de la reprise économique après la pandémie», insiste le ministre français, selon lequel les Etats ne doivent pas être « obnubilés par le terme ‘coronabonds’ ou eurobonds ».
De son côté, l’Allemagne a réaffirmé mercredi son opposition à l'émission de coronabonds. Selon des propos du président de la Bundesbank Jens Weidmann rapportés mercredi par le quotidien allemand Die Zeit, la banque centrale allemande n’est pas favorable à l'émission de coronabonds et considère que le Mécanisme européen de stabilité (MES) constitue un outil plus approprié pour faire face à la crise sanitaire et économique actuelle.
Pour Jens Weidmann, le recours à la ligne de crédit spéciale du MES, qui pourrait s’effectuer avec des conditions assouplies du fait de la situation de crise, permettrait d’apporter la solidarité nécessaire entre les membres de la zone euro.
Les ministres des Finances de la zone euro ont jusqu’au 7 avril, date du prochain Eurogroupe, pour présenter un projet détaillé de plan de soutien à l’économie.
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