
Mario Draghi met en garde contre la montée des risques

Le président de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi, a prévenu jeudi que les risques pour la croissance s’accumulaient en zone euro dans un contexte marqué par les tensions géopolitiques et commerciales, la fragilité des marchés émergents et la volatilité des marchés financiers.
Cette évaluation constitue un important revirement par rapport à décembre, lorsque la BCE avait estimé que les risques pour la croissance étaient globalement équilibrés.
Au cours de la conférence de presse tenue à l’issue de la réunion du conseil des gouverneurs de la banque centrale, Mario Draghi a indiqué que « les indicateurs continu[aient] de se révéler plus faibles que prévu », en raison d’une demande extérieure plus modérée. Le ralentissement de la croissance en Chine, l’atténuation des effets des mesures de relance budgétaire aux Etats-Unis et le ralentissement de l’activité dans le secteur automobile en Allemagne y contribuent également, a-t-il ajouté. Le manque de clarté sur le Brexit contribue aussi à accroître l’incertitude, selon lui.
Mario Draghi s’est néanmoins voulu rassurant au sujet de la Chine en déclarant que le ralentissement de la croissance dans le pays ne devrait pas durer, grâce aux mesures de soutien adoptées par Pékin, et que le conflit commercial avec les Etats-Unis devrait s’apaiser.
Malgré l’accumulation des risques, la BCE a maintenu jeudi son principal taux de refinancement à 0% et son taux de rémunération des dépôts à -0,40%, soit les niveaux auxquels ils se trouvent depuis mars 2016. Comme en décembre, elle a précisé que « les taux d’intérêt directeurs de la BCE rester[aient] à leurs niveaux actuels au moins jusqu'à l'été 2019 ».
Si la probabilité d’une récession est jugée très faible, « un important degré de relance monétaire reste nécessaire », a également affirmé le banquier central, en précisant que la BCE se tenait prête à ajuster tous ses instruments si nécessaire. Parmi les options envisagées, Mario Draghi a cité les indications prospectives sur les taux d’intérêt, les achats d’obligations et les opérations de refinancement à long terme à destination des banques.
Pour l’heure, le banquier central estime que l’inflation globale devrait baisser au cours des mois qui viennent, mais que l’inflation sous-jacente devrait se renforcer à moyen terme. La BCE est confiante dans un ajustement de l’inflation vers son objectif fixé à un peu moins de 2%, a-t-il indiqué.
Après les propos de Mario Draghi, les principaux indices boursiers européens ont effacé une partie de leurs gains. En hausse de 0,4% à la mi-journée, le Stoxx Europe 600 a fini en hausse de 0,25%. Le CAC 40 a gagné 0,72%. L’euro recule de 0,15% à 1,1362 dollar.
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