
Londres sombre dans une nouvelle crise politique

La Première ministre britannique est à nouveau dans la tourmente. Après avoir échoué à dégager une majorité au Parlement lors des élections législatives de juin 2017, Theresa May vient de subir un nouveau revers avec les démissions consécutives du ministre du Brexit David Davis et celle de Boris Johnson, ministre des Affaires étrangères. Vendredi en fin de journée, tout s’annonçait pourtant sous les meilleurs auspices: la Première ministre était parvenue à rassembler ses ministres autour d’une vision d’un Brexit soft, lors d’une réunion à Chequers. Cette unité de façade aura tenu à peine plus de 48 heures: assumant son désaccord face à l’orientation du gouvernement, David Davis brandissait sa démission dimanche soir. Le tonitruant ministre des Affaires étrangères, Boris Johnson, lui a emboîté le pas hier après-midi, une demi-heure avant que Theresa May ne présente sa vision sur le Brexit devant les députés.
Alors même que la Première ministre britannique doit présenter un visage uni devant l’UE, ces démissions viennent mettre en évidence la discorde grandissante au sein du gouvernement. Si du côté de Bruxelles, les commentaires se sont fait timides hier, la scène politique britannique s’interrogeait sur les répercussions de ces démissions, et notamment l’effet de contagion possible à d’autres membres du cabinet ministériel. L’avenir politique de Theresa May reste aussi en suspens. L’organisation d’un vote de défiance à l’égard de la Première ministre pourrait ainsi être organisée si 15% des membres du groupe conservateur siégeant à la Chambre des communes, soit 48 membres, envoient un courrier à Graham Brady, président du Comité 1922. Ce comité regroupe l’ensemble des députés conservateurs siégeant aux Communes.
Dans une note, le cabinet d’études Oxford Economics reste cependant optimiste sur la capacité de survie de la Première ministre : «dans la mesure où elle semble préserver le soutien de son parti en général, il est vraisemblable que Theresa May gagne cette course au leadership», explique Andrew Goodwin, économiste au sein du cabinet, «et une victoire renforcerait sa position au sein du parti dans la mesure où les règles empêchent la tenue d’un autre scrutin d’ici une année».
Dans l’immédiat, la semaine de Theresa May reste chargée: la Première ministre britannique doit assister au sommet de l’Otan à Bruxelles demain et jeudi avant d’accueillir le président américain Donald Trump et son épouse dans la soirée de jeudi lors d’un dîner. C’est aussi jeudi que le gouvernement doit publier les détails de son livre blanc sur le Brexit.
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