L’inflexion synchronisée des cycles de croissance et monétaire porte les indices actions

La forte hausse des indices actions européens observée en novembre est-elle un feu de paille ou s’inscrit-elle au contraire dans une tendance plus durable ? De nombreux éléments militent pour une poursuite de ce rally boursier dans les prochains mois.
Stéphane Levy, Stratégiste et responsable de l’innovation chez Chahine Capital
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L’espérance de gain des indices actions européens en 2024 s’élève statistiquement à +15%  -  AdobeStock

Alors que nous allons bientôt aborder l’année 2024, ce sont les perspectives économiques de 2025 que doivent évaluer les investisseurs. Les marchés actions sont en effet dans l’anticipation. Ils disposent d’environ 12 mois d’avance sur l’économie réelle. Alors que la corrélation entre croissance annuelle du PIB et performance des indices actions est proche de zéro depuis plus de 30 ans, elle atteint 71%, si on retarde la performance des actions de 12 mois.

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La performance des indices en 2024 dépendra ainsi pour une large part de la croissance économique de 2025, et l’on peut à cet égard faire preuve d’un certain optimisme si l’on se fie au consensus «top-down» des économistes.

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Ce dernier table en effet sur une inflexion haussière de la croissance en 2025, et ce, de manière synchronisée des deux côtés de l’Atlantique.

Avec une croissance du PIB en Eurozone projetée à +1,5% en 2025, l’espérance de gain des indices actions européens en 2024 s’élève statistiquement à +15,0% (dividendes compris) si l’on s’appuie sur les observations historiques depuis 1992.

Notre indicateur propriétaire de momentum économique européen s’inscrit dans ce scénario. Il continue en effet de se redresser et laisse également entrevoir une accélération haussière du cycle de croissance.

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Depuis vingt ans, la progression en rythme annualisé de l’indice MSCI Europe est de +10,8% (hors dividendes) lorsque notre indicateur est en phase ascendante (bandes vertes sur le graphe ci-dessus). Nous sommes dans un tel cadre depuis fin décembre 2022.

Les banques centrales ont brillamment combattu l’inflation et s’apprêtent à baisser les taux

Jamais dans l’histoire économique l’inflation n’avait reflué aussi rapidement. L’inflation en Eurozone est désormais de +2,4% contre un pic de +10,7% en octobre 2022. La cible de la BCE de +2% est désormais en ligne de mire. Par ailleurs, les prix à la production (PPI) atteignent un niveau bas historique de -12,4%, ce qui devrait continuer d’alimenter une décrue de l’inflation dans les prochains mois et de soutenir les marges des entreprises.

Dans ce contexte, les taux réels atteignent des niveaux élevés et inédits depuis vingt ans, signe d’une politique monétaire déjà (trop) restrictive. Tout milite pour que les taux directeurs soient baissés dès le 1ᵉʳ semestre 2024. D’autant plus que l’explosion des dettes souveraines a encore accru la vulnérabilité des comptes publics à un environnement de taux élevés. L’inversion actuelle de la courbe des taux indique que le taux de dépôt de la BCE anticipé en juillet 2024 sera de +3% contre +4% actuellement.

Une valorisation des indices attractive

Les indices sont bon marché. L’indice MSCI Europe se valorise avec un ratio de cours sur bénéfices (PER) 12 mois prospectif de 12,5x soit une décote d’environ 10% par rapport aux standards historiques (PER moyen depuis 2000 : 14,0x). C’est encore plus vrai pour le segment des «small et mid caps» qui présente actuellement une sous-évaluation de l’ordre de 20% (cf «Les petites et moyennes capitalisations pourraient se refaire une beauté» publié en octobre dernier).

Les planètes sont en train de s’aligner

La bataille contre l’inflation est sur le point d’être remportée par les banques centrales, et cela ouvre le champ à une nouvelle phase économique a priori porteuse pour les actions.

Nous nous trouvons en effet au croisement de deux inflexions vertueuses. Celle du cycle monétaire alors que les premières baisses de taux devraient intervenir dès le 1ᵉʳ semestre 2024, combinée à celle du cycle de croissance alors que nous nous trouvons en bas de cycle, et qu’une amélioration progressive de l’activité est anticipée.

Cette attractivité des actions est d’autant plus vraie que la valorisation des indices reste attractive et que le sentiment général demeure dégradé, ce qui se matérialise par une sous-exposition aux actions des grands investisseurs institutionnels.

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