
L’incertitude règne sur les décisions de la Fed et de la BoJ

Le temps de l’incertitude quant à l’issue des réunions de la Fed et de la Banque du Japon (BoJ) qui se tiendront toutes les deux mercredi semble faire son retour. Si les économistes interrogés par Bloomberg ne sont que 15% à croire à une hausse des taux Fed funds mercredi et les marchés à terme 20%, «la décision de la Fed devrait être très serrée comme en témoignent les nombreux discours de ses membres, prononcés avant la période de silence imposée à l’approche de la réunion du FOMC, et qui montrent une fracture croissante entre faucons et colombes», estime BNP Paribas. Après la publication vendredi d’une hausse surprise de l’inflation sous-jacente à 2,3% aux Etats-Unis, le discours sera très suivi. Une hausse des taux Fed funds de 25 pb est anticipée à 44% par les marchés à la réunion du 14 décembre, et une hausse de 50 pb à 10%.
Impacts sur la parité dollar-yen
Au Japon, la publication simultanée par la BoJ des résultats de la grande revue sur l’efficacité de ses outils monétaires en place a donné lieu à de nombreuses spéculations. L’autorité serait déjà à l’œuvre en raccourcissant la maturité des titres d’Etat (JGB) rachetés dans le cadre de son programme d’assouplissement quantitatif. Cette manœuvre serait à l’origine de la forte repentification de la courbe de taux japonaise. Elle vise à atténuer les effets des taux négatifs sur les banques et ouvrirait ainsi la voie à de nouvelles baisses de taux, à une hausse des rachats ciblés sur des maturités plus courtes, alors que d’autres mesures n’ont pas été écartées. Selon le Wall Street Journal de vendredi, les membres de la BoJ seraient divisés sur la stratégie à adopter.
«Si les banques centrales tentent un changement du régime actuel d’aplatissement des courbes de taux en faveur d’un écartement par le haut (en gardant les taux nominaux à des niveaux faibles) tout en misant largement sur leur communication pour effectuer la transition en douceur, il existe une forte chance de mauvaise interprétation des marchés ou d’erreur de stratégie», alerte Citigroup. A court terme, c’est le marché des changes qui risque d’être le plus touché par les annonces de la Fed et de la BoJ, et notamment la parité dollar-yen. Après avoir touché un point haut mi-août, le yen s’est depuis stabilisé au-dessus des 100 face au billet vert. Il dépasse toujours les autres devises du G7 avec une hausse de 18% depuis le début d’année, conte une baisse du dollar de 3%.
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