
L’Europe engage les débats sur ses futures priorités

Les 27 Etats membres hors Royaume-Uni se réunissent ce jeudi à Sibiu (Roumanie) pour débattre des grandes priorités de l’Union européenne. Il ne sera pas question à nouveau du Brexit, mais plutôt de préparer le prochain Conseil européen, qui interviendra, le 21 juin, après les élections européennes du 26 mai. Entre-temps, il aura aussi fallu avancer sur les grandes nominations post-élections, pour les présidents de la Commission, du Parlement, de la Banque centrale européenne (BCE), du Conseil, ainsi que pour le représentant de la politique étrangère à la Commission.
Dans ce cadre-là, les Etats avancent chacun leurs priorités. Pour la France, elles seront au nombre de quatre : placer l’Europe au cœur de la lutte contre le changement climatique ; renforcer le modèle économique et social européen ; renforcer la sécurité et la protection des frontières ; défendre la démocratie et les libertés. L’Elysée souhaite que les débats débouchent sur des propositions concrètes. La France arrivera donc avec un texte écrit avec sept autres pays (Belgique, Danemark, Espagne, Luxembourg, Pays-Bas, Portugal, Suède) afin de rehausser les efforts en matière de lutte contre le changement climatique. Avec trois points sous-jacents : fixer l’objectif de la neutralité carbone d’ici à 2050, avec les conséquences sur les législations européennes ; revoir d’ici à 2020 à la hausse les contributions nationales à l’accord de Paris ; avancer sur l’idée d’une Banque européenne du climat (en lieu et place de la BEI a priori). Lors du dernier sommet européen sur le sujet, les 21 et 22 mars, l’Allemagne avait surpris en soutenant le camp des pays réfractaires, jusqu’au prochain sommet...
Un autre grand sujet, également avancé par la Commission, portera sur la politique commerciale et industrielle, et notamment son environnement concurrentiel qui, au vu du blocage de la fusion Alstom-Siemens, limite sa capacité à créer de grands champions capables de lutter à égalité avec ceux d’autres régions. «Il faut inclure dans ce volet une deuxième étape sur le travail détaché et la réflexion sur un salaire minimum décent dans toute l’Europe», ajoute une source proche de l’Elysée. Le président Emmanuel Macron, qui tentait lundi de consolider des compromis sur l’avenir de l’Union avec le Premier ministre néerlandais, Mark Rutte, l’un des opposants au projet de «budget» de la zone euro, a rappelé : «Notre Europe vit un moment important, critique, avec des élections européennes qui ne sont ni anodines ni ordinaires.»
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