
L’Europe donne 6 mois de plus au Royaume-Uni pour le Brexit

Le 31 octobre. Voici la nouvelle date limite sur laquelle se sont accordés les dirigeants européens pour que le Royaume-Uni puisse sortir effectivement de l’Union européenne (UE) de manière ordonnée. On n’assistera donc pas à un Brexit sans accord demain.
«Le coût de l’action sera entièrement dans les mains du Royaume-Uni», a déclaré Donald Tusk, le président du Conseil européen, lors d’une conférence de presse qui s’est tenue vers 2h15 du matin ce jeudi à Bruxelles.
À l’instar des discussions qui avaient eu lieu il y a près de trois semaines, celles-ci ont encore été longues et compliquées.
«Pour moi, rien n’est acquis», avait déclaré Emmanuel Macron, le Président français à son arrivée, pour faire référence à une extension de la qualité de membre de l’UE du Royaume-Uni. Emmanuel Macron a d’ailleurs été l’un des dirigeants les plus fermes sur ce point lors des discussions, face à une majorité d’États membres favorables à une extension relativement longue.
Sur le fond, l’idée est donc que le Royaume-Uni puisse valider l’accord de sortie de l’UE d’ici à fin octobre. Mais si les deux parties ratifient cet accord avant cette date, alors le Brexit aura effectivement lieu au premier jour du mois suivant.
«Baroque»
En outre, si le Royaume-Uni n’a pas ratifié l’accord d’ici au 22 mai, alors il devra organiser des élections européennes, qui se tiendront dans la foulée. Faute de quoi un retrait, certainement sans accord, aura lieu le 1er juin. «Il y aura donc probablement des élections européennes au Royaume-Uni, ce qui peut paraître curieux», a affirmé Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne. «Ça a un caractère un peu baroque d’aller expliquer trois ans après un vote qui consiste à dire qu’on veut quitter l’Europe, on va participer aux Européennes», a ajouté Emmanuel Macron.
La date du 31 octobre n’a pas été choisie au hasard, puisque la nouvelle Commission doit entrer en fonction le 1er novembre. Si le Royaume-Uni sortait de manière ordonnée de l’UE à cette date, alors le fonctionnement des institutions de l’UE ne serait pas perturbé.
Donald Tusk a ajouté en conférence de presse que le Royaume-Uni pouvait toujours, durant ce laps de temps, décider de révoquer l’activation de l’article 50 du Traité de l’Union européenne et rester membre de l’UE.
Dans ses conclusions, le Conseil européen rappelle que l’accord de retrait ne sera pas rouvert ou renégocié. Ceci dit, les dirigeants européens pourraient reconsidérer la déclaration politique sur les futures relations entre les deux parties.
Les parties se sont enfin accordées sur le fait de faire un point sur les progrès réalisés par Londres dans ce cadre lors du Conseil européen de juin. «En juin […], nous ne renégocierons pas l’accord obtenu», a poursuivi Jean-Claude Juncker.
Theresa May espère encore une sortie le 22 mai
C’est donc un schéma complexe qui est sorti de cette nouvelle réunion des dirigeants européens consacrée au Brexit.
Il appartient à présent aux troupes de Theresa May et de Jeremy Corbyn, le leader des travaillistes anglais, de s’entendre sur une stratégie et d’approuver l’accord de retrait pour éviter un Brexit sans accord début novembre ou une nouvelle extension. «Je suis trop vieux pour exclure un autre scénario», a ironisé à ce titre Donald Tusk.
«Je continue de croire que nous devons quitter l’UE avec un accord, aussi vite que possible», a pour sa part déclaré Theresa May à sa sortie. Et d’ajouter : «J’espère que le Parlement va se mettre d’accord et que l’on pourra quitter l’UE le 22 mai.»
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