
Les rachats d’actions montrent des signes de faiblesse sur le S&P 500

L’un des principaux moteurs du S&P 500 au cours des derniers trimestres connaît des ratés. Au deuxième trimestre 2016, les rachats d’actions effectués par les groupes de l’indice américain de référence ont baissé de 6,8%, selon les statistiques de FactSet. A 125,1 milliards de dollars, il s’agit du plus faible montant depuis celui enregistré au troisième trimestre 2013. Ce coup d’arrêt n’est pas lié à un phénomène saisonnier. Les volumes de rachats d’actions avaient constamment progressé lors des deuxièmes trimestres des six dernières années.
FactSet reconnaît que ce déclin intervient après un premier trimestre 2016 record depuis la crise financière (160 milliards de dollars). Mais la société d’analyses note que les adeptes des rachats d’actions diminuent : 350 contre 380 un an auparavant. De même, le nombre de groupes du S&P 500 ayant consacré plus de 1 milliard de dollars à racheter leurs actions au deuxième trimestre est à son deuxième plus bas niveau (33) depuis la création de la série statistique.
Marqué, ce ralentissement des rachats d’actions pourrait se confirmer dans les chiffres, non encore disponibles, du troisième trimestre. Cet été, selon TrimTabs, sur les six semaines de publication des résultats du deuxième trimestre, les groupes américains ont annoncé des programmes de rachats d’actions de 1,8 milliard de dollars en moyenne par jour, soit le plus faible niveau depuis 2012.
Plus que la baisse attendue des résultats des groupes américains au troisième trimestre, dans la foulée du repli constaté au deuxième trimestre, c’est la perspective de la remontée des taux de la Fed qui explique ce coup de frein. «A fin juin, la dette totale des entreprises du S&P 500 culminait à son pic des dix dernières années et servait, en partie, à racheter des actions. Cette pratique risque de devenir plus coûteuse si la Fed augmente ses taux», indique FactSet.
Si elle venait à se confirmer durablement, cette contraction des rachats d’actions constituerait un violent vent de face pour la Bourse américaine. Depuis 2011, selon Citi, les entreprises non financières ont consacré 2.800 milliards de dollars pour racheter leurs propres actions, soit l’équivalent de 11% de la capitalisation boursière moyenne sur la période.
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