
Les matières premières agricoles s’orientent vers une année légèrement haussière

Les matières premières agricoles devraient connaître une année légèrement haussière, «ce qui est courant après une année légèrement baissière», indique Michel Portier, le directeur général d’Agritel, quelques jours après le Paris Grain Day qui a réuni fin janvier 250 experts. Et ce malgré le coronavirus ? Au-delà du ralentissement qui a fait baisser les prix du transport maritime (Baltic Dry Index), «PIB et pouvoir d’achat peuvent avoir un effet sur la consommation de produits carnés donc de protéines végétales, et surtout sur le pétrole, auxquelles elles restent assez corrélées pour des raisons techniques avec, au sein de portefeuilles ‘multi-assets’, des flux réalloués des commodities - dont le pétrole constitue le produit leader - vers des actifs refuges, explique Michel Portier. Mais il faut bien se nourrir : lors de précédentes crises, la baisse à court terme sur le blé et le maïs avait vite été compensée par un fort rebond», rappelle-t-il.
Pour le blé, dont la Chine est le premier producteur mondial mais sans import-export - comme pour le maïs, les bilans stocks/consommation des grands pays exportateurs sont assez tendus, ce qui aurait tendance à tirer les prix vers le haut. Les cours en provenance de Mer Noire restent assez élevés (190 euros/tonne) malgré un très bon automne de semis pour les blés d’hiver, désormais plus importants dans cette région : la Russie pourrait produire 83 millions de tonnes (Mt), après 75 en 2019, et l’Ukraine 26 Mt, après 29 en 2019. Les pluies de l’automne ont cependant réduit les surfaces semées de 10% en France, qui pourrait voir sa production baisser de 39 à 33 Mt, et le grand concurrent argentin doit limiter ses exportations de produits non transformés. Le maïs devrait également rester assez stable (170 euros/tonne), malgré la montée en puissance du Brésil (100 Mt) et de l’Ukraine (35 Mt), avec une diminution en France (11 Mt).
Les oléagineux seront plus volatils pour diverses raisons. Que ce soit lié à la spéculation ou au coronavirus, «le cours du soja a chuté depuis l’accord commercial du 15 janvier alors que la Chine pourrait du coup ne plus tenir sa promesse d’en acheter 40 milliards de dollars sur deux ans aux Etats-Unis - elle préfère importer une partie de ses 85 Mt auprès du Brésil, qui en produit 125 Mt et propose de bons prix», note Michel Portier. Avec -10% le 28 janvier, soja, colza et huile de palme souffrent surtout de leur corrélation au pétrole via les biocarburants, à laquelle s’ajoutent les tensions entre Inde et Malaisie pour l’huile de palme.
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