
Les manœuvres pour le renouvellement des dirigeants européens commencent

L’arrivée à échéance d’un grand nombre de rôles clés au sein des institutions européennes ravive les guerres de pouvoir entre les pays européens. C’est notamment le cas du mandat de Mario Draghi à la tête de la BCE, qui prendra fin en novembre 2019. Si le président de la Bundesbank, Jens Weidmann, ressortait jusqu’ici comme le candidat le plus probable au poste, la presse allemande rapporte que ses chances auraient chuté. La chancelière Angela Merkel semble viser la présidence de la Commission européenne (CE), jugée plus stratégique après la fin des rachats de la BCE. Berlin soutiendrait ainsi la candidature de Sharon Donnery, vice-gouverneure de la Banque d’Irlande, à la tête de l’organe de supervision bancaire de la BCE avec la fin du mandat de Danièle Nouy fin 2018.
Si Berlin parvient à remporter la présidence de la CE, «ce serait un Finlandais ou un Français qui aurait le plus de chances de devenir président de la BCE», estime SG CIB. Parmi les candidats, figurent Erkki Liikanen, qui fut pendant quatorze ans, jusqu’en juillet, le président de la Banque de Finlande, ou Olli Rehn qui lui a succédé. Côté français, le président de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, avec 33%, ressort juste derrière Erkki Liikanen (35%), dans un sondage Bloomberg. Il est suivi par Benoît Cœuré, membre de la BCE, qui a joué un rôle clé dans la politique monétaire auprès de Mario Draghi, et par la présidente actuelle du FMI, Christine Lagarde. La candidature de Philip Lane, le gouverneur de la Banque d’Irlande, pourrait, elle, pâtir d’une nomination de Sharon Donnery à la tête de la supervision bancaire.
Depuis 2014, le Conseil européen, statuant à la majorité qualifiée, propose au Parlement un candidat à la présidence de la Commission en fonction du résultat des élections, qui se tiendront fin mai 2019, qui sera ensuite élu par le Parlement à la majorité. «L’incertitude concernant la présidence de la BCE a fortement augmenté depuis qu’elle est liée à celle de la CE et que la visibilité manque sur l’allure du nouveau Parlement. La nomination du nouveau président de la BCE prendra du temps, mais le panel de candidats qualifiés et expérimentés laisse augurer un élu indépendant de sa nationalité, sans rupture dans sa politique monétaire. En revanche, le style de communication et l’évolution des opinions sur l’efficacité des outils non conventionnels, et sur celle de l’objectif d’inflation de 2%, seront très attendus», explique SG CIB.
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