
Les lourds enjeux de l’excédent commercial allemand

«L’excédent courant allemand est jugé excessif par de nombreux observateurs aux regards des fondamentaux de l’économie allemande, souligne une note du Trésor, publiée en novembre 2017", Trésor-Eco. «C’est pour partie le signe d’un désalignement des prix entre l’Allemagne et le reste de la zone euro, qu’il convient de réduire dans la mesure où celui-ci s’accompagne d’une répartition déséquilibrée de l’activité entre les pays de la zone : suractivité en Allemagne et déficit d’activité dans le reste de la zone euro». Le solde courant allemand, qui représente la différence entre l’épargne et l’investissement du pays, a été légèrement déficitaire en 2000 mais a atteint le niveau inédit de 261 milliards d’euros en 2016, soit plus de 8 % du PIB allemand.
La modération salariale intervenue au cours des années 2000 expliquerait jusqu’à un tiers de cet excédent. La progression plus faible des salaires allemands par rapport à ceux de la zone euro a amélioré la compétitivité de l’Allemagne au sein de l’union monétaire, stimulant ses exportations, tandis que la faiblesse des salaires pesait sur la consommation et les importations de l’Allemagne.
Le vieillissement de la population en Allemagne, qui a connu une détérioration marquée de sa natalité à la sortie de la seconde guerre mondiale, pourrait également expliquer environ un tiers de l’excédent courant. Les générations nombreuses du baby-boom approchent aujourd’hui de la retraite et tendent à beaucoup épargner en prévision de celle-ci. Dans le même temps, une démographie moins dynamique déprime l’investissement en raison de la moindre croissance attendue à long terme.
Le troisième tiers de l’excédent courant allemand serait expliqué par d’autres facteurs, dont en premier lieu une politique budgétaire plus restrictive que celle de ses partenaires.
Plus d'articles du même thème
-
La chute se poursuit sur des marchés paniqués par la guerre commerciale
Les Bourses européennes ont ouvert dans le rouge vif lundi après le plongeon des marchés asiatiques. Les taux continuent également à reculer. -
L’Opep et Donald Trump réveillent le spectre d’un pétrole à 60 dollars
Le cours de l’or noir a chuté de plus de 10% en deux jours. Alors que les droits de douane américains risquent de peser sur la demande, le cartel des pays exportateurs a annoncé une hausse surprise de sa production en mai. -
La Chine riposte aux Etats-Unis et donne un nouveau coup de massue aux marchés
Les actions européennes plongent de nouveau après que Pékin a dévoilé une série de mesures en réponse aux droits de douane américains.
Sujets d'actualité
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions