
Les investisseurs reviennent sur les marchés émergents

L’appétit retrouvé pour le risque s’est traduit par des flux positifs de 10,8 milliards de dollars (9,8 milliards d’euros) vers les fonds actions la semaine passée, un montant atteint pour la dernière fois en octobre 2015, d’après les chiffres d’EPFR Global et de Bank of America Merrill Lynch. Les répercussions du Brexit continuent de se faire sentir mais restent localisées, les fonds actions européens enregistrant leur pire performance hebdomadaire. Les émergents ont au contraire affiché des flux positifs de 1,6 milliard de dollars, la Chine pesant sur la performance avec des rachats de parts équivalant à 0,7% des actifs sous gestion pendant la semaine.
L’intérêt des investisseurs a également porté les fonds de dette émergents, qui ont attiré 2,7 milliards de dollars. EPFR n’a constaté qu’une seule semaine où les flux ont été plus importants sur cette classe d’actifs.
Conséquence : des spreads en baisse
«Une nouvelle course au rendement a soutenu ce revirement alors que les taux ont fortement baissé sur les marchés développés, poussés par des anticipations de politiques monétaires toujours plus accommodantes», explique l’Institut de la finance internationale (IIF). «Le Brexit a renforcé cette dynamique en poussant les taux encore plus bas». Le report des anticipations des hausses de taux de la Fed favorise les émergents, notamment les emprunteurs de ces pays endettés en dollars.
Des tendances endogènes aux émergents ont également soutenu l’appétit des investisseurs, avec des chiffres rassurants sur l’activité économique chinoise à court terme et un rebond des prix des matières premières qui soutient la croissance des pays en développement. Le montant total des capitaux internationaux investis sur ces marchés est monté à 122 milliards de dollars au deuxième trimestre d’après l’IIF, après 48 milliards au trimestre précédent.
Ce retour des investisseurs a entraîné les spreads des marchés émergents à la baisse, les ramenant à leurs niveaux de l’été 2015, avant les turbulences liées à la débâcle boursière en Chine. «Toutefois, les valorisations restent encore relativement bon marché autant pour les obligations que pour les actions contre les benchmarks traditionnels», note l’IIF.
Le coup d’Etat avorté en Turquie ne devrait pas changer la donne, même si l’on peut s’attendre à une volatilité renforcée à court terme et que les conséquences pour les actifs turcs eux-mêmes restent à déterminer, observent BNP Paribas et Citi.
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